« A Autrans, on aime s’interroger ! », lance Anne Farrer, la directrice du Festival international du film de montagne d’Autrans, dont la 33e édition aura lieu du 30 novembre au 4 décembre. Cet esprit curieux et iconoclaste guide la sélection des films en compétition, mais aussi des débats et des expositions en marge des projections. Montrer autre chose que l’exploit sportif, donner du sens à notre rapport à la montagne, c’est la volonté de ce festival porté par plus de 170 bénévoles.
Cet année, le festival va diffuser une petite soixantaine de films, dont 30 documentaires en compétition. « C’est 10 de moins que l’an dernier parce que nous avons estimé que sur les 240 films reçus -en provenance de plus de 30 pays-, seuls 30 correspondent à nos exigences », souligne Anne Ferrer, la directrice du festival. « Ils sont aussi de plus en plus longs, or pour que le jury exerce bien son rôle, il ne faut pas aller au-delà de 20heures de visionnage ».
Parmi ces documentaires allant de 8 mn à 96 mn, quatre sont en lien avec le thème de cette édition 2016, Pics de folie. « La montagne est propice à une folie moteur, qui nous permet de repousser nos limites par exemple, ou à une folie légère, qui stimule notre créativité », explique Blandine Damieux-Verdeau, présidente du festival. Voyager en zone de conflit, est-ce une folie ? s’interrogeront les invités de la soirée Théma du mercredi, à l’issue de la projection du film The Land of the enlightened de Pieter-Jan de Pue, docu-fiction sur un gang d’enfants nomades en Afghanistan. Deuxième soirée empreinte de fantaisie, celle rendant hommage à Maurice Baquet. Le violoncelliste et alpiniste, « professeur de bonheur » comme l’appelait le photographe Robert Doisneau qui l’a immortalisé avec son violoncelle au sommet des aiguilles du Mont-Blanc, était un génie facétieux. Une figure de la folie créatrice. Des proches de ce compagnon de cordée de Rebuffat ou Frison-Roche, seront présents dans la station du Vercors, comme le réalisateur Nicolas Philibert (Etre ou avoir) ou l’écrivain Hervé Bodeau.
Prometteuse également, la soirée spéciale inclinaisons artistiques. A l’image de la superbe affiche du festival, signée de la graphiste Marianne Duchene, le festival aime associer art et montagne. Jeremy Collins, grimpeur et dessinateur américain, partagera son univers avec le public. Performances et surprises promet l’équipe du festival !
Parmi les films en compétition qui feront l’événement et présentés en avant-première, Sherpa, trouble on Everest, de Jennifer Peedom (pas encore distribué en France) sur la tragédie de 2014 (16 sherpas tués dans une chute de séracs) ou La vallée des loups de Jean-Michel Bertrand, qui raconte la quête du réalisateur pour aller à la rencontre de ce grand prédateur, dont la présence fait débat dans nos massifs (sortie en salle début janvier).
Au chapitre des nouveautés de cette 33e édition du festival d’Autrans, outre une billetterie dématerialisée pour permettre d’avoir son billet et donc sa place avant d’entrer dans la salle de projection, plusieurs actions en direction du jeune public, « nos festivaliers de demain ». Ainsi, le festival collabore avec les Rencontres Montagne et Sciences, en organisant une séance avec des collégiens et des lycéens (le 2/12) ; une séance sera délocalisée au cinéma le Rex à Villard-de-Lans (2/12), où 300 élèves du primaire vont pouvoir voir des films de montagne. Enfin, un camp des partenaires où ces derniers pourront proposer des initiations et des tests de matériel, prendra ses quartiers sur la terrasse de l’Escandille.
Et toujours, la soirée spéciale Premières réalisations, les Rencontres littéraires avec 6 écrivains invités, le 9e Festitrail le 3 décembre, les 4e Adrénaline sessions, qui portent un regard décalé sur les pratiques montagnardes et en révèlent de nouvelles, comme cette année le ski-raquettes (3/12).
La programmation et les films sur le nouveau site Internet à partir du 1er novembre.