La sélection des films de l’édition 2018 du Festival international du film de montagne d’Autrans, le FIFMA, du 5 au 9 décembre, a été annoncée aux Caves de Chartreuse, partenaire de longue date de l’événement culturel. Anne Farrer, la directrice du festival qui visionne tout, aidée par son comité de sélection, a composé l’affiche de cette édition 2018 à partir d’un vivier de 567 films cette année, un record ! La preuve de la notoriété du festival d’Autrans auprès des réalisateurs de ce genre cinématographique en France, mais aussi aux quatre coins du monde. Car effectivement, à Autrans, bien confortablement assis dans son fauteuil, surtout dans les salles de l’Escandille, le festivalier voyage !
Quelque 80 films au total sur les cinq jours, entre la cinquantaine en compétition, ceux hors compétition alimentant les différents débats et séances spéciales. Du côté des films en compétition, 28 films documentaires de 7 à 90 minutes, dont plusieurs pépites et premières françaises : Les dernières chasseurs de glace (Slovénie), Résistance (Suisse), Thinking like a mountain (Colombie-Allemagne) et Fine lines (Hong-Kong). “Nous diffusons de plus en plus de films d’animations qui proposent un autre regard sur la montagne, souvent décalé”, remarque Anne Farrer, venue du monde du cinéma, qui n’aime rien tant que mélanger les approches et a tissé des liens avec le festival d’animation d’Annecy et celui de Clermont-Ferrand dédié au court-métrage de fiction.
Encourager la réflexion sur le monde
Depuis six ans qu’Anne Farrer en tient les rênes, épaulée par la présidente de l’association éponyme Blandine Damieux-Verdeau et les quelque 150 bénévoles à l’implication indispensable, le festival a beaucoup élargi son public. Et tente d’attirer un auditoire moins initié, sans pour autant verser dans des films spectaculaires et bien léchés comme en produit à la pelle une certaine marque de boisson énergisante ! “Notre festival, qui s’est professionnalisé, attire un public très divers, mais aussi les pros qui viennent faire leur marché”, constate la directrice du festival qui souhaite par ailleurs, en faire un lieu de débats sur des thèmes dérangeants, voire qui fâchent. “Nous allons par exemple débattre avec Mountain Wilderness sur comment repenser le tourisme montagnard ou encore dans notre thème 2018 le Corps en gage, s’intéresser à l’actualité, en l’occurrence les migrations via les montagne, avec le journaliste et écrivain Olivier Weber ou encore le problème des personnes électrosensibles qui trouvent refuge, volontairement ou non en montagne, hôte des dernières zones blanches”.
Art, sport et formation
Le festival d’Autrans, c’est aussi plein d’autres rendez-vous, par exemple la 11e édition du Festitrail que les traileurs espèrent blanc comme l’an dernier -mais moins froid !-, les Rencontres littéraires avec de belles plumes inspirées par les sommets, tels Jean-Marc Rochette, Francois Damilano, Lionel Daudet, Sonia Delzongue, des rencontres professionnelles avec des ateliers pour apprentis cinéastes, des spectacles dont La voix des clochards célesres, inspiré par La montagne intérieure de Lionel Daudet.
Le FIFMA, c’est par ailleurs une machine qui fonctionne à l’année avec une large implication auprès des scolaires de la région, soutenu par le Département de l’Isère. Un éveil à la montagne qu’ils pratiquent de moins en moins, et au 7e art à saluer.