Une sélection d’environ 70 photos de Robert Doisneau (1912-1994), dont de nombreuses inédites, compose la nouvelle exposition temporaire autour de la petite reine, qui se tient au Couvent-Sainte-Cécile, siège de la Fondation Glénat, jusqu’au 21 janvier. Intitulée Les vélos de Doisneau, elle raconte, via l’œil tendre et malicieux du célèbre photographe humaniste, l’évolution de la mobilité dans la société française, de la fin des années 30 à celle des Trente Glorieuses.
Ces photographies, principalement en noir et blanc, ont été extraites du stock de 450 000 clichés classés par l’atelier Doisneau, fondé par ses filles Annette Doisneau et Francine Deroudille pour gérer l’œuvre de leur père. Toutes deux le reconnaissent, celui-ci était plutôt auto que vélo. A l’heure où le deux-roues et les mobilités douces font leur grand retour dans nos villes, Vladimir Vasak, grand reporter sur Arte, s’est néanmoins intéressé à la place du vélo dans l’œuvre de celui que l’on qualifie « d’explorateur du quotidien ». Et, à la surprise de ses filles, il y avait matière !
L’exposition explore cinq thématiques : la démocratisation du vélo, passé d’objet réservé aux classes aisées au début du XXe siècle, à vecteur d’émancipation dans la foulée du Front populaire ; le rôle du vélo pendant la Seconde Guerre mondiale, synonyme d’éclipse pour la civilisation de l’automobile naissante ; la ferveur populaire autour du cyclisme, avec ses héros et ses anonymes ; le vélo boulot, celui que l’on prend pour se rendre au travail, ou celui qui est son outil de travail ; enfin, dernier thème mis en avant, la fin du vélo, allusion au come-back spectaculaire du vélo après des décennies de tout voiture dont Robert Doisneau à la fin de sa vie pressentait déjà sans doute l’aberration.
Pratique :
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30. 7€ plein tarif. Autour de l’exposition : deux ateliers pendant les vacances de la Toussaint les 26 octobre et 2 novembre de 10h à 12h, des visites guidées et un ouvrage collectif édité chez Glénat écrit par Vladimir Vasak, l’historienne de la photographie Angelina Meslem et le cinéaste Patrice Leconte.