C’est le titre de la nouvelle exposition temporaire de la Maison des jeux olympiques d’hiver d’Albertville. Ces six éclats olympiques sont autant de coups de projecteurs sur des thèmes forts des JO. Des éclairages originaux, qui donnent l’occasion de vérifier que sport, art et histoire sont intimement liés.
“Six éclats à l’image des six couleurs du drapeau olympique. Les cinq anneaux enlacés jaillissent en éclats de rires, éclats du cœur, éclats de rêve, éclats de voies, éclats d’abus, pour dire l’humour, la passion, la générosité, l’imaginaire, l’éthique et les dérives. Enfin, l’éclat de lumière représente le fond blanc du drapeau olympique, le blanc qui porte la paix et l’espérance”, explique Claire Grangé, la directrice de la Maison des jeux olympiques d’hiver d’Albertville.
Actualité oblige, le premier éclat, celui du cœur, est consacré aux Jeux de Turin. Les affiches de ces JO, stylisées et très graphiques, tapissent les murs d’une salle où est projetée une vidéo de présentation de Turin, des installations olympiques et des différentes disciplines. Des photos montrent les grands champions italiens en action.
Le volet “Éclats de lumière” évoque la paix portée par la symbolique des anneaux olympiques, où les cinq continents sont unis dans un même événement. Émouvante est l’affiche de Sarajevo, avec les cinq anneaux figurés par des boules de neige, témoins de l’innocence des enfants bosniaques. Dans un très beau dessin de Folon, les anneaux sont assimilés à des bouées de sauvetage, vers lesquelles se tendent de nombreuses mains.
Combattre sans haine
“Éclats de voies” donne la parole à des champions comme Edgar Grospiron, qui a fait don de sa médaille d’or de 1992 à la Maison des jeux. Mais c’est encore la voix de la paix qui revient dans cette salle, notamment avec le slogan des Jeux de Saint-Moritz en 1948 : “Combattre sans haine”. Tout un programme, au lendemain de la seconde guerre mondiale.
“Éclats de rêve” exprime celui que peuvent représenter les médaillés olympiques, au point de devenir parfois des stars de cinéma. On sourit ainsi devant l’affiche qui met en scène Jean-Claude Killy dans un film policier.
“Éclats d’abus” est sans doute la partie la plus originale de l’exposition. Cette salle évoque tous les aspects contestables et contestés de certains Jeux. Ceux de Berlin en 1936, considérés comme de la propagande pour le régime nazi, ceux de Moscou en 1980, boycottés par certains pour cause d’invasion de l’Afghanistan (dans un appel au boycott, les anneaux olympiques sont transformés en roues de char). Une autre affiche très prenante évoque le contraste entre Sarajevo en 1984, hôte des JO et de leur symbolique de paix, et la même ville en 1992, en proie à une sanglante guerre civile. Dans cette salle, encore plus que dans les autres, l’histoire des Jeux rejoint l’Histoire.
L’affiche des Jeux de Calgary, déclinée sur le mode humoristiquen dans l’espace Eclats de rire
Enfin, pour finir sur une note plus gaie, “Éclats de rire” présente des dessins humoristiques forts divertissants inspirés par les JO.
Cette remarquable exposition temporaire, visible jusqu’au 31 octobre 2006, donne donc à la fois à voir et à penser. Elle peut être complétée par la lecture du numéro du magazine L’Alpe, intitulé Traces olympiques, actuellement en kiosque.
Jeanne Palay
Maison des JO d’hiver : 04 79 37 75 71.