Tout l’été, le jardin botanique alpin du Lautaret accueille une exposition sur la vie dans les Hautes-Alpes dans les années 20. Cette expo présente, à l’aide de photos et d’objets, un musée ethnographique qui existait à cet endroit. Un beau bouillon de culture à plus de 2 000 mètres d’altitude.
C’est toute une partie de l’histoire du col du Lautaret comme lieu de culture qui revit grâce cette exposition. Petit retour en arrière. Le jardin botanique alpin a été créé en 1899 par l’université de Grenoble au col du Lautaret. Mais après la première guerre mondiale, il doit être détruit pour laisser la place à la route desservant le col du Galibier. Les financements sont trouvés pour le reconstruire à son emplacement actuel.
Deux musées sont créés dans la foulée. Le premier est consacré aux richesses minéralogiques de la région du Lautaret. Le second, dédié à l’ethnographie alpine, est intitulé “musée de l’économie domestique alpine du Lautaret”. Il est réalisé par Hippolyte Müller, le créateur du musée dauphinois. Ce passionné d’archéologie et d’ethnographie y présente des meubles et objets de la vie quotidienne des Hautes-Alpes : lits, coffres, pièces en bois sculptées, reconstitution d’une écurie…
Malgré son succès, ce musée ferme ses portes en 1932 ou 1933 (la date n’est pas connue avec certitude). “Hippolyte Müller devait s’occuper presque tout seul du musée dauphinois et de celui du jardin botanique. Il ne parvenait pas à tout faire et il a préféré fermer celui du Lautaret et redescendre ses collections au musée dauphinois”, explique Serge Aubert, le directeur du jardin botanique alpin du Lautaret.
Arrêt sur images
Cet été, du 3 juin au 24 septembre, une exposition retrace cette histoire éphémère, dans le chalet où se trouvait l’ancien musée. Y sont présentés des photos prises par Hippolyte Müller, qui illustrent le musée et la vie du jardin alpin (en particulier l’inauguration de 1919), ainsi que quelques meubles du Queyras du début du siècle. “Certains objets vont faire le trajet inverse, ressortir du musée dauphinois pour l’occasion et remonter au Lautaret : un coffre du Queyras, un tambour à dentelle et toute une série de petits objets en bois sculptés”, précise Serge Aubert.
Cette expo est le résultat d’une collaboration entre le musée dauphinois —qui fête cette année ses 100 ans — et l’université Joseph Fourrier, dont dépend le jardin botanique alpin. À visiter en complément du jardin botanique, un lieu extraordinaire où les plantes de montagne du monde entier rivalisent de couleurs et d’imagination pour s’adapter aux rudes conditions de l’altitude.
L’occasion de vérifier que tous les sens du mot culture se marient avec bonheur.
Jeanne Palay
Rens au 04 92 24 41 62.