Le musée d’art et d’histoire d’Albertville organise la première grande rétrospective consacrée à l’artiste-peintre Colette Richarme (1904-1991), auteur d’une œuvre prolifique fortement imprégnée de la lumière et des couleurs méditerranéennes. Plus de 150 toiles sont exposées dont certaines pour la première fois.
Née en Chine d’une mère savoyarde et d’un père lyonnais, Colette Richarme fréquenta de nombreux ateliers parisiens. Elle côtoya notamment le sculpteur et peintre Louise Bourgeois avec qui elle entretint une longue correspondance. Décédée à Montpellier le 27 février 1991, elle repose au cimetière d’Albertville. La ville lui rend donc hommage à travers cette exposition du musée d’art et d’histoire. Exceptionnelle, cette rétrospective occupe la totalité des salles, vidées des collections pour l’occasion. Quelque 150 œuvres sont rassemblées, principalement des huiles sur toiles, dont certaines n’ont jamais été exposées. Elles proviennent du fonds de l’artiste, aujourd’hui géré par ses deux filles, mais aussi de collections privées. Elles sont présentées selon un parcours thématique permettant de comprendre non seulement le travail mais aussi le cheminement de l’artiste.
La première partie est consacrée aux paysages et aux portraits, viennent ensuite les toiles inspirées par la religion, puis les études et travaux consacrés au mouvement, thème qui lui est cher. Autre thématique, celle des constructions et des installations techniques, peu traitée par les contemporains de Colette Richarme. Une grande salle est réservée à ses natures mortes, très nombreuses. Enfin, sa relation à la montagne est aussi évoquée. « Un milieu qui la fascinait mais qu’elle ne savait pas comment appréhender, sauf à la fin de sa vie », explique Jean-Luc Bourges, conservateur du musée et commissaire de l’exposition. Un ouvrage est publié en complément de l’installation. Bien plus qu’un simple catalogue de l’exposition, il ambitionne de sortir de l’oubli Colette Richarme, dont le talent n’a pas été reconnu à sa juste valeur. Pour ses admirateurs, elle aurait pâti de son statut de femme de militaire qui ne la rendait pas crédible aux yeux du monde de l’art !
Sophie Chanaron
Jusqu’au 15 janvier 2008