Cette année, la basilique romane d’Aime a mille ans. Un anniversaire que la commune de Tarentaise fête en grand, du 20 au 22 juin, mobilisant pour l’occasion, plus de 300 bénévoles. La célébration du millénaire se prolonge tout l’été à travers plusieurs expositions, témoins de l’effervescence créative au temps des bâtisseurs de l’an mille, comme aujourd’hui.
Joyau de l’art roman, la basilique Saint-Martin d’Aime est l’un des plus anciens monuments de Savoie. Classé dès 1875, ce bâtiment, dont la construction a débuté en 1014, a été érigé sur des vestiges romains et paléochrétiens. « La basilique Saint-Martin fait partie des rares édifices romans en l’état, c’est à dire, qu’au fil des siècles, elle n’a pas été touchée par d’autres styles artistiques, et notamment par le baroque, très présent dans la vallée, d’où son importante valeur patrimoniale », souligne Muriel Théate, chargée de site à la Maison du Tourisme Vallée. Elle a eu carte blanche pour célébrer le millénaire de cet ancien édifice religieux, reconverti en lieu d’exposition.
Cet événement exceptionnel mobilise associations culturelles d’Aime et alentours, écoles, musiciens -les quatre harmonies de Tarentaise sont de la partie-, ou encore artistes, inspirés par la belle dame de pierres. Ils seront plus de 300 à l’œuvre, dont 200 musiciens, du 20 au 22 juin, pour un grand week-end anniversaire. « Très intense, il va entraîner le public en l’an mille, mais aussi en l’an 2000 et probablement jusqu’en l’an 3000 ! », promet Muriel Théate.
L’idée de cette célébration plurielle est de faire le lien entre les différentes époques, celle d’Aime au temps des bâtisseurs de l’an mille et celle d’Aime aujourd’hui, voire au-delà, suivant l’imagination de chacun ! Au programme, une conférence historique, des lectures de contes, des ateliers médiévaux, une séquence graff autour de la basilique, des spectacles de rue, des défilés costumés, un repas médiéval, plusieurs expositions dans la basilique et à la Tour Montmayeur et des surprises…
Des expos à visiter tout l’été
Les vacanciers vivront ce millénium à travers les expositions qui se prolongent jusqu’aux 31e Journées du patrimoine, les 20 et 21 septembre. A ne pas manquer, l’étonnante installation d’Emmanuelle Radzyner. L’artiste va prendre possession de la basilique avec quelque 3000 libellules de verre pendues depuis sa voûte. Une invitation à méditer sur le vitrail et la lumière.
Dans la crypte, c’est le livre d’artistes de l’association Axim’Arts qui investit les lieux. Une dizaine de créateurs expriment leur vision de l’édifice au moyen de différentes techniques de gravure, de typographie et d’impression dans un splendide ouvrage collectif, réalisé avec l’aide de l’artiste-graveur Alain Bar.
Avec l’exposition Les Fresques, la Société d’histoire et d’archéologie d’Aime rend hommage à l’architecte Etienne-Louis Borrel et à l’Académie de la Val, qui ont permis le sauvetage et la sauvegarde de la basilique. L’architecte avait reconstitué sur planches, les fresques de la fin du XIIe, mises à jour dans le chœur de l’église romane. C’est une copie de ce travail qui est présentée.
Enfin, à la Tour Montmayeur, l’association Vignes de Tarentaise et la Maison des Arts de la Côte d’Aime, retracent l’histoire de la viticulture sur le territoire, qu’une poignée de viticulteurs passionnés relancent depuis plusieurs années, redonnant aux coteaux leur aspect paysager d’antan. Celui que les contemporains des bâtisseurs de la basilique ont sûrement admiré !
Sophie Chanaron