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La noix de Grenoble en son écrin

Entre Grenoble et Valence, la culture de la noix a façonné les paysages, le patrimoine et la vie des hommes. Depuis juin dernier, un espace muséographique est dédié à ce fruit à coque : le Grand Séchoir, en clin d’oeil au bâtiment emblématique qui parsème la campagne du Sud-Grésivaudan.

C’est au coeur de la noyeraie iséroise, à Vinay, qu’a été installé, après 10 ans de réflexion et tergiversation, un musée consacré à la noix de Grenoble. Une localisation légitime tant le Sud-Grésivaudan "respire" ce fruit sec. Les noyers, impeccablement alignés, s’étendent ici des contreforts du Vercors aux collines des Chambaran. De vastes entrepôts frappés du logo "noix de Grenoble" jalonnent les routes. Et puis surtout, un peu partout, se dressent des séchoirs à noix, en plus ou moins bon état, mais caractéristiques de l’architecture traditionnelle locale : charpente monumentale et structures en bois ajourées.
C’est justement dans l’un d’entre eux, racheté en 1999 par la Communauté de Communes de Vinay, porteuse du projet, qu’a pris place en juin dernier l’espace muséographique dédié à la noix.
Réhabilité de façon contemporaine, le bâtiment de 1500 m² abrite une exposition qui raconte toute l’histoire de la noix, dite de Grenoble depuis 1938, puisque c’est cette année-là que ses producteurs obtiennent une appellation d’origine contrôlée (AOC), l’une des premières françaises. Dans une mise en scène sobre, pertinente et parfois décalée, objets, photos anciennes – dont certaines exceptionnelles issues de collections privées dont celle de la famille de Montal – vidéos, bornes interactives, maquettes, évoquent la «civilisation de la noix» : les origines de ce fruit, sa culture, sa transformation, sa commercialisation, son impact sur la vie et les coutumes des hommes.

Arboretum et mobilier ad hoc

Outre l’exposition, il faut aussi conseiller au visiteur d’aller arpenter le parc du domaine. Les paysagistes y ont créé un parcours pédagogique en implantant une noyeraie recomposée à partir des variétés stars de l’AOC (la franquette, la mayette et la parisienne). Ils ont également planté de la vigne et des mûriers, pour rappeler qu’avant de se spécialiser dans la nociculture, la région produisait du vin et comptait nombre d’élevages de vers à soie. On peut aussi imaginer ce que sera à terme l’arboretum du jardin dont la vocation est de décliner les noyers du monde entier. A ne pas rater dans le parc, le mobilier surprenant créé par l’atelier design de l’école d’architecture de Grenoble. Les étudiants ont conçu des pièces originales, ludiques, inspirées de la noix qui, aussi iconoclastes qu’elles soient, répondent à des exigences de confort pour les visiteurs. Si, si, vous pouvez vous y asseoir ou vous y attablez pour contempler le paysage environnant.

Marion Carcano aux commandes du Grand Séchoir

En charge du Grand Séchoir, Marion Carcano et son équipe comptent bien évidemment animer les lieux. Des débats, des expositions temporaires, des ateliers gourmands cuisine… sont au menu de ce nouvel équipement culturel.

Sophie Chanaron

Accès : Sortie autoroute A49 n°10 (Vinay) ou route nationale 92 à l’entrée de Vinay direction Valence. €3,50. Gratuit -10 ans.

Tél : 04 76 36 36 10. Du 1er avril au 31 octobre : tous les jours sauf le lundi de 10 h à 18 h ; du 1er novembre au 31 décembre : tous les jours sauf le lundi de 14h à 18 h ; du 2 janvier au 31 mars : week-end et vacances scolaires de 14h à 18h.

 

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