©Henri Lagasse

Le Festival d’Autrans bien relancé

Du soleil, des films de qualité, des hôtes de marque, des festivaliers en hausse et une nouvelle équipe pro et enthousiaste, le Festival du Film de montagne d’Autrans a réussi sa 30e édition. Et semble ragaillardi pour l’avenir.

Mission accomplie. Anne Farrer peut souffler. Arrivée au printemps dernier pour prendre les commandes du Festival du film de montagne d’Autrans, la jeune réalisatrice et régisseuse a su répondre au défi. Pas facile pourtant de succéder à Mireille Chiocca qui incarnait cet événement créé il y trente ans, et qui a donné ses lettres de noblesse au cinéma de montagne, avant de faire des émules. Pour autant, ces dernières années, dans un monde où les sources de diffusion se diversifient et les événements sur le sujet se multiplient, le festival peinait à renouveler son public. Il n’était plus le lieu incontournable où les diffuseurs font leur marché, en dépit de quelques pépites en qui l’ancienne équipe avait cru en premier, à l’image de La Marche de l’Empereur, montrée d’abord à Autrans. On connaît la suite.
Trentenaire, le Festival avait besoin d’un second souffle. Il était bien là lors de cette édition 2013, baptême du feu pour Anne Farrer et l’équipe de bénévoles autour d’elle. Une édition 2013 réussie, même si la directrice a quelques pistes pour encore améliorer la formule. Comme par exemple sans doute resserrer encore davantage la sélection des films à trente contre 40 cette année, ou bien réduire le nombre de prix décernés, pour donner encore plus de valeur au palmarès. Le renouveau du festival est passé par divers éléments, dont la publication d’un programme très qualitatif et ultra-pratique pour les festivaliers, la communication sur les réseaux sociaux ou encore les Adrénaline Sessions. Résultat, un public visiblement en hausse et rajeuni. On aura aussi noté le retour de certains professionnels (montagnards, journalistes, producteurs, organisateurs de festivals), curieux sans doute de voir l’orientation prise par la nouvelle direction.

Karim Non Stop, Grand Prix du festival

Le jury pro et sans people voulu par Anne Farrer est un parti-pris payant. En choisissant un grand prix non convenu et décalé, Karim Non Stop, de l’Espagnol Jesus Bosque, il contribue à donner du crédit au festival d’Autrans. Ce documentaire raconte avec beaucoup d’humour et de brio cinématographique, le tournage d’une expédition au Pakistan tournant au fiasco. Le réalisateur s’est emparé des déboires de l’équipe pour construire ce film, qui montre combien en montagne un tournage peut mal tourner. « Au final, un documentaire bien meilleur que celui qui était prévu initialement pour la télévision », a jugé en direct le réalisateur depuis l’Espagne, interviewé lors de la cérémonie de remise des prix.

L’an prochain, la 31e édition aura lieu dans le tant attendu centre culturel de la montagne, en cours de construction, le maire d’Autrans, Gabriel Tatin, le maire d’Autrans l’a promis. Une autre bonne nouvelle pour le FIFMA et les spectateurs qui pourront enfin savourer la programmation dans de meilleures conditions !

Sophie Chanaron

La montagne dans les yeux
Pas de prix pour Rochette, du Transperceneige aux Ecrins, d’Anita Spagnoli. Dommage ! La réalisatrice grenobloise signe un portrait sensible du peintre dauphinois Jean-Marc Rochette, illustrateur et auteur de bandes dessinées, dont Le Transperceneige, adapté au cinéma par le réalisateur coréen Joon-ho Bong et sur les écrans cet automne. Anita Spagnoli filme l’artiste-peintre dans son atelier à Berlin et le suit aussi et surtout en montagne. Un environnement qu’il affectionne. Il évoque cet attachement pour la montagne et pour l’Oisans en particulier, qu’il fréquente depuis l’adolescence. Jean-Marc Rochette se revendique des paysagistes grenoblois Achard, Corot ou Guétal, avec lesquels il partage incontestablement une fascination pour le minéral. A découvrir sur Montagne TV, co-producteur du film ou en DVD, ou on l’espère, dans une prochaine exposition de l’artiste dans sa ville natale. Et pourquoi pas au musée de l’Ancien Evêché, lieu qui s’attache à faire découvrir les Alpes à travers différents regards ?

Anita Spagnoli (à droite) et sa fille Maud Masson, auteur de la BO de Rochette, du Transperceneige aux Ecrins

 

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