Chevet de la cathédrale Notre-Dame, chapelle de la Vierge et sacristie de l’église Saint-Hugues ©Denis Vinçon

Le Musée de l’Ancien Evêché a son jardin

S’il est ouvert au public depuis le mois de septembre, le Jardin du Musée de l’Ancien Evêché, à Grenoble, a été inauguré officiellement samedi 6 décembre. L’aménagement de cet espace vert constitue la dernière étape d’un vaste chantier patrimonial, débuté en 1990, visant à mettre en valeur le cœur historique de la capitale des Alpes.

Ce Jardin de 4960 m² relie la rue Très-Cloîtres à la rue du Fer-à-Cheval, en formant un « L ». Il se développe le long de l’aile nord de l’ancien palais épiscopal et longe le chevet de la cathédrale. Il offre également un point de vue unique sur la Bastille. « Nous avons eu trois chantiers de fouilles archéologiques sur le site actuel du Musée. L’aménagement de ce jardin a été véritablement imaginé à l’issue de la dernière campagne de fouilles, en 2012 », indique Isabelle Lazier, la conservatrice en chef du Musée de l’Ancien Evêché. La réalisation de ce véritable poumon vert au cœur d’un quartier densément urbanisé a coûté 200 000 euros, la Ville de Grenoble et le Conseil Général de L’Isère ayant chacun apporté 100 000 euros.

La visite inaugurale du Jardin du Musée de l’Ancien Évêché © Musée de l’Ancien Évêché

Ce jardin existait déjà par le passé, mais pas exactement sous cette forme. L’aménagement du premier jardin a été finalisé en 1775 par Jean de Cairol de Madaillan (évêque de 1772 à 1779). A cette époque, le jardin, au-delà de la cour d’honneur du Palais, comporte des alignements d’arbres et deux parterres, axés sur un pavillon de fond. Le retour oriental du jardin est traité de façon plus libre, à l’anglaise, avec une sorte de rond-point entouré de massifs. Aux 19ème et 20ème siècles, au gré des constructions (façade néo-romane, sacristies des chanoines et de l’église Saint-Hugues…), le jardin voit sa surface se réduire. « Au début du 20ème siècle, il ne reste qu’une petite portion du jardin actuel. C’est un jardin d’agrément avec deux allées de tilleuls, une promenade et une roseraie », précise Isabelle Lazier.

Accueil de concerts et d’expositions temporaires

Le jardin actuel a été aménagé en trois séquences aux caractères bien distincts, qui s’enchaînent entre la cour d’honneur du musée et la rue du Fer-à-Cheval. La première est un espace engazonné libre de tout aménagement, se terminant par une esplanade haute où pourra se tenir des manifestations culturelles. Le deuxième est un espace de plantations fleurie en plans carrés pour rappeler l’idée d’un jardin de curé (on pourra y trouver des ancolies, centaurées, lilas, anémones… mais aussi des plantes aromatiques et autres fraisiers, framboisiers et groseillers). La troisième est un espace de découverte du patrimoine historique et archéologique. Le public peut ainsi découvrir la restauration du chevet de la cathédrale, qui valorise l’implantation du chœur construit en brique au 13ème siècle sur la crête du rempart romain du 3ème siècle. En levant les yeux, on peut aussi apercevoir un chemin de ronde fortifié, datant de 1374.

Entrée côté Rue Très-Cloîtres ©Denis Vinçon

« Nous avons souhaité faire quelque chose de simple et de très vert. Nous avons fait le choix de matériaux contemporains – béton désactivé de teinte grise, pavés espacés par des joints fertiles – afin de bien faire la distinction entre les espaces récemment aménagés et les espaces historiques », explique Yves Delorme, responsable de l’aménagement de l’espace public de la Ville de Grenoble. L’autre grand principe qui a prévalu à l’aménagement est son ouverture au plus grand nombre. « Nous souhaitons que les musées isérois s’ouvrent à la fois dans l’espace et à tous les publics. Dans cette optique, ce jardin doit être un lieu de vie, de passage, de détente, mais on veut aussi le faire vivre à travers diverses manifestations culturelles. Il y aura des accueils de concerts – en lien avec la programmation des « Allés Chantent », une série de 80 concerts gratuits dans des lieux remarquables patrimoniaux de tout le département de l’Isère – mais aussi certainement des expositions temporaires, comme ça se faisait déjà dans la cour d’honneur du Musée de l’Ancien Evêché. On pourrait aussi imaginer d’inviter un artiste et de lui laisser carte blanche », détaille Pascal Payen,vice-président du Conseil Général de l’Isère, chargé de la culture et du patrimoine. Une idée qu’approuve évidemment Isabelle Lazier : « On rend la culture plus accessible à tous s’il n’y a pas besoin de faire la démarche d’entrer dans un musée, si elle vient à nous ».

Martin Léger

  Le chevet de la cathédrale Notre-Dame  ©Denis Vinçon

Pratique : le jardin est en accès libre, aux horaires d’ouverture du Musée de l’Ancien Evêché : lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9h30 à 17h30 ; mercredi de 13h30 à 17h30 ; samedi et dimanche de 11h30 à 17h30. Fermeture à 17h en hiver, du dernier dimanche d’octobre au dernier dimanche de mars. Fermé le 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. A noter aussi des visites-découvertes guidées du jardin : dimanche 4 janvier à 15h et dimanche 1er février à 15h (gratuit, durée 1h30).

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