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L’Isère en couleur sépia

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Le Musée de l’Ancien Evêché, à Grenoble, consacre sa dernière exposition temporaire aux premiers pas de la photographie en Isère. Couvrant la période 1840-1880, elle est un brillant hommage aux premiers photographes dauphinois. Plus de 300 tirages orginaux, parmi lesquels les paysages de montagne figurent en bonne place, sont présentés. L’apothéose de ce parcours, une projection de vues stéréoscopiques en 3D. A découvrir jusqu’au 22 mars prochain.

Comme le rappellent en préambule, Isabelle Lazier, conservatrice du musée et Jean-Louis Roux, critique d’art et conseiller technique de l’exposition, l’invention du procédé de fixation durable d’une image sur un support*, va générer la création de nombreux ateliers de photographie en province et notamment en Isère. La « bonne » société du Second Empire aime s’y faire tirer le portrait. Très vite, les photographes vont élargir leur focale pour saisir les paysages urbains et les sites pittoresques de la région : Grenoble, Bourg-d’Oisans, les villes thermales comme Uriage et Allevard, ou encore la Grande Chartreuse et La Salette. L’exposition a sélectionné 300 tirages originaux parmi plus de 1500 issus de collections privées, dont le fameux fonds de la famille du peintre Flandrin, acquis, depuis, par le Musée Dauphinois.

Moyen format d'un photographe anonyme ayant immortalisé une cordée d'alpinistes sur le glacier de la Meije en 1881
Moyen format d’un photographe anonyme ayant immortalisé une cordée d’alpinistes sur le glacier de la Meije en 1881

Ces 300 photographies sont toutes l’oeuvre de professionnels isérois, et notamment des trois plus emblématiques, Gustave Margain, Victor Muzet et Alfred Michaud. Couleur Sépia, l’Isère et ses premiers photographes, a souhaité valoriser leur travail et leur regard respectif. Grands et moyens formats, cartes de visites ou cartes album sont rassemblés dans cinq salles du musée. Au-delà de leur esthétisme, ils plongent le visiteur dans la réalité de l’Isère du milieu du XIXe siècle. Un réalisme encore plus saisissant lorsque à son terme, l’exposition l’invite à visionner 55 vues stéréoscopiques de Grenoble et de l’Isère, moyennant le port de lunettes polarisées. Une projection en 3D de clichés d’époque mis en relief par la technologie du XXIe siècle. C’est l’apothéose de ce parcours qui s’accompagne de nombreuses animations et publications. Notamment un remarquable ouvrage collectif du nom de l’exposition auquel ont collaboré, outre Isabelle Lazier et son équipe pour la partie catalogue, Jean-Louis Roux, l’éditeur grenoblois Raymond Joffre, l’écrivain Bernard François et le collectionneur Régis Baron, collaborateur d’Actumontagne, pour la partie historique. Un quatuor de passionnés dont les recherches ont permis ce zoom inédit sur les primitifs de la photo en Isère.

Autour de l’exposition
Des conférences aux Archives départementales de l’Isère (entrée gratuite à 18h30)
– Le 14 janvier : Identifier et connaître les photosgraphies du XIXe siècle
– Le 11 février : Se faire tirer le portrait, les premiers ateliers photographiques en Isère.

Des visites commentées gratuites le 1er dimanche du mois à 15h30.

Un parcours pédestre dans Grenoble, le 6 mars à 14h30, Sur les pas des photographes (gratuit, groupe limité à 15 personnes)

Légende de la photo de Une : La citadelle, le pont suspendu et le quartier Saint-Laurent à Grenoble, un grand format signé Victor Muzet (entre 1861 et 1863)

*par Nicéphore Nièpce et Jacques Daguerre en 1839

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