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Variations sur la pomme au musée Hébert

Fruit hautement symbolique, la pomme a souvent inspiré les artistes. Cézanne, Matisse ou Magritte ont signé des tableaux phares sur le sujet. La plasticienne Monique Deyres a elle aussi cédé à la tentation. Une sélection de ses travaux autour de ce fruit familier, est présentée jusqu’au 3 avril au musée Hébert, à La Tronche, près de Grenoble.

Depuis 30 ans, cette artiste originaire de Toulouse, qui se partage entre Voiron en Isère et la ville rose, utilise beaucoup le végétal comme matériau d’expression. Souvent le plus commun, glané dans son jardin, comme des racines, des pétales de fleurs, ou des feuillages. Ses travaux sur la pomme ont trouvé dans les salles d’expositions temporaires du musée Hébert un écrin particulièrement bien adapté. Ils lui ont été soufflés par le petit pommier qu’abritait son jardin voironnais, d’abord chétif, puis très productif. Puis par celui de son jardin du Lauragais en Haute-Garonne.

 Monique Deyres va donner une nouvelle vie à son pommier voironnais

 

A partir des fruits de ses arbres, verts pour le premier, rouges pour le second, elle réalise des installations et des photos étonnantes, décalées et joyeuses. Comme ces rideaux de pelures de pommes séchées, ces trognons piqués comme des insectes sur l’étaloir d’un entomologiste ou ces pommes ratatinées, colorées à la bouillie bordelaise. Avec Monique Deyres, le fruit le plus consommé en France, devient un objet de contemplation. Dans son atelier, entre art et science, elle observe méthodiquement les transformations de ses pommes, très semblables aux nôtres, les fige dans l’état voulu, à l’aide de bouillie bordelaise ou de vernis, prêtes à servir ses compositions.

« Si au rez-de-chaussée, les œuvres explorent la structure de la pomme, la relation entre l’intérieur et l’extérieur, à l’étage, on entre dans la relation à l’espace et au cosmos », explique Monique Dayres. C’est là que se trouve l’installation maîtresse du parcours. Baptisée Hommage à Newton (photo Une). Elle est réalisée à partir du pommier de Voiron, qui a fini par mourir. Elle lui donne ici l’éternité. Écorcé, ciré et reconstitué, il trône dans la pièce avec, à ses pieds, un parterre de pommes rouges pimpantes, rigoureusement alignées. Un clin d’œil au jardin d’Éden, mais aussi au théoricien de la gravitation universelle.

SC

Une vidéo diffusée à l’étage permet aussi de découvrir l’artiste au travail et de suivre son processus de création. 30 mn environ

 

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