Premier réseau bancaire des deux départements savoyards, le Crédit agricole des Savoie est un partenaire privilégié des acteurs de la montagne pour qui il développe des offres spécifiques. Catherine Galvez, directrice marketing depuis septembre dernier, fait le point sur l’engagement économique de la banque verte envers la montagne, mais aussi sur son soutien au tissu associatif, hérité des valeurs du mutualisme.
actumontagne.com : Vous avez travaillé dans d’autres caisses régionales avant de rejoindre le Crédit agricole des Savoie il y a dix ans. Quel regard portez-vous sur les deux Savoie ?
Catherine Galvez : En Savoie et en Haute-Savoie, il y a une richesse et une diversité économique exceptionnelles : tourisme d’hiver et d’été, industries comme le décolletage, mais aussi des secteurs d’avenir, comme celui des énergies renouvelables, une agriculture de qualité, et une activité frontalière très intense. Cette diversité crée localement une dynamique forte. Avec la crise de 2008, les deux départements ont d’ailleurs montré leur capacité de réaction. Le Crédit agricole des Savoie accompagne l’essor économique de ces deux territoires en investissant sur place l’épargne confiée par les Savoyards. La montagne en bénéficie à travers, par exemple, l’acquisition de parts dans le capital de nombreux domaines skiables, ou l’octroi de crédits ciblés aux acteurs économiques, comme les moniteurs de ski ou les employés des remontées mécaniques.
actumontagne.com : Justement, fin 2011, votre caisse régionale a signé un partenariat avec Domaines skiables de France (DSF). Quel est cet accord ?
C.G. : Employés en CDD, les saisonniers des remontées mécaniques peinaient à obtenir des crédits, et notamment des prêts immobiliers. La convention signée en décembre dernier avec DSF leur facilite l’ouverture d’un compte bancaire et l’octroi de crédits. Nous leur proposons notamment un accès plus facile au crédit immobilier, dès trois saisons d’activité. Une initiative de notre caisse régionale, reprise par d’autres caisses du groupe Crédit agricole.
actumontagne.com : L’économie de la montagne se porte globalement bien, mais elle doit faire face à de nombreux défis : concurrence d’autres destinations, réchauffement climatique, raréfaction de l’eau, pression immobilière… Comme votre établissement peut-il l’aider à faire face ?
C.G. : Notre caisse s’est organisée pour mener une réflexion à long terme sur des domaines stratégiques, dont la montagne fait partie. Nous rencontrons les représentants des structures publiques ou privées pour nourrir notre réflexion et nous permettre d’anticiper et de trouver les produits innovants pour accompagner au mieux les acteurs de la montagne et les aider à faire face à ces défis.
actumontagne.com : Le Crédit agricole des Savoie soutient près de 500 associations. Et notamment celles qui s’investissent dans la préservation du patrimoine savoyard. Quels sont les derniers projets à qui vous donnez un coup de pouce ?
C.G. : En 2011, la commission dédiée au patrimoine a retenu trois dossiers, sur une dizaine présentés : la rénovation du refuge du Goûter, projet dans lequel nous sommes l’un des mécènes fondateurs, est le plus important (80 000 €) que nous ayons signé depuis dix ans. Nous soutenons aussi le projet d’homologation de la locomotive 2CC2 à Chambéry, première locomotive électrique et à l’époque, la plus puissante au monde, afin de la remettre en service, dans le cadre d’une liaison touristique entre Aix et Modane. Enfin, dernier projet retenu, l’acquisition d’une collection de livres d’art originaux de Michel Butor, par le Centre du livre d’Artistes de Lucinges. Ces projets sont emblématiques de notre démarche en matière de sauvegarde du patrimoine : ils participent à l’animation de la vie locale et au développement économique et social du territoire. Il ne s’agit pas de simplement restaurer de vieilles pierres !
Propos recueillis par Sophie Chanaron