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Autrans fait parler les canons

Capitale hexagonale du ski de fond, Autrans, où se déroule jusqu’au 10 décembre le 23e festival international du film de montagne, marque un grand coup cette saison en inaugurant le plus important dispositif de neige de culture dédié à un site nordique en France. Indispensable pour rester une destination neige dans l’esprit de la clientèle et pour accueillir des épreuves sportives majeures affirment ses responsables.

Décidé l’an dernier après trois ans de réflexion, le dispositif d’enneigement artificiel du domaine nordique de Gève à Autrans est donc opérationnel cet hiver. Il se présente comme le plus important du genre en France pour un site nordique avec, dans un premier temps, douze enneigeurs installés avec la possibilité d’ici à deux ans, d’en installer plus du double, vingt-cinq regards étant déjà en place, notamment le long de la combe des Mortes. Ainsi, il sera possible de retourner à la station à la station ski au pied.

Dès les froidures de l’automne, les canons pourront cracher leur poudre magique pour le plus grand bonheur des fondeurs 

En équipant le site de Gève, pourtant pourvu d’un bon enneigement naturel, Autrans espère rallonger sa saison de ski en avançant la date d’ouverture du domaine haut de la station et en repoussant de plusieurs semaines sa fermeture. « Nous garantissons également la tenue de la Foulée blanche, une épreuve populaire capitale pour Autrans», poursuit Thierry Gamot, le directeur de la station. « Nous devenons plus crédibles auprès des instances fédérales internationales pour organiser des épreuves de haut niveau, sources de retombées financières importantes pour la station mais aussi pour tout le plateau du Vercors». Et de citer en exemple les Championnats du monde Masters 2009 (pour les +30ans). « L’équipement en neige de culture a pesé dans la balance pour l’obtention de leur organisation en février 2009». Une façon pour Autrans de se repositionner parmi les grandes stations nordiques mondiales.

Survie économique

Pour Thierry Gamot, «les stations de ski, notamment de moyenne altitude, ne peuvent plus se permettre de rester au stade la cueillette, il y a trop d’intérêts économiques et sociaux en jeu.  Si nous voulons continuer à être considérés comme une destination neige, nous devons pouvoir pallier son absence ou son insuffisance. L’hiver, il n’y pas d’alternative réelle au ski ». Les hivers sans neige ou faiblement enneigés de la fin des années 80, ont laissé des traces dans les esprits et les comptes d’exploitation. Et même si ces dernières saisons, la neige est tombée en abondance sur le Vercors, les opérateurs ne veulent plus dépendre des caprices de la météo.
Mais dans un massif où l’eau ne coule pas en abondance, la neige de culture n’est pas sans poser de problèmes. Notamment de conflits d’usage de cette ressource vitale. « La station a fait le choix d’une retenue collinaire, qui consiste à prélever les surplus de nos captages d’eau potable et de les stocker afin de ne pas affecter la distribution d’eau potable ou les milieux naturels ». Le réseau de neige de culture permet aussi de résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement du refuge de Gève. Et pour souligner combien les questions d’environnement ont été intégrées à la démarche de la station, son directeur précise qu’en fin de saison, les perches seront systématiquement démontées pour ne pas dénaturer le site exceptionnel de Gève.
Sophie Chanaron

 

 

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