Il y aura bien évidemment des choses à améliorer comme l’absence d’unité de lieu -pas pratique pour les visiteurs ni pour la presse !-, mais la Biennale du développement durable en montagne, événement inédit à Chambéry, a su prendre date avec les acteurs de la filière et le public pro du sillon alpin. « Cette édition test est bien partie avec 250 exposants et 300 personnes aux tables rondes aux salons Alpipro au Parc des expositions, et près de 400 auditeurs par jour aux Assises nationales de l’aménagement et de l’économie durable en montagne au Manège », se félicite Bernard Volk.
A la tête de la société de conseil Green Events, il est à l’origine de ce nouveau rendez-vous professionnel chambérien qui se veut un lieu de rencontre, d’information et de réflexion sur la montagne et son futur. Ceux qui y voyaient une version décalquée du SAM de Grenoble, la référence des salons de l’aménagement de la montagne, auront pu constater que le concept de la Biennale était tout de même bien différent. Dans les halls d’exposition, point de mega stands où les exposants font avant tout de l’image, mais des espaces modestes et des équipes recentrées pour accueillir les décideurs dans une ambiance bonne enfant . « Les salons Alpipro visent avant tout à l’efficacité des contacts pour un budget moyen sans commune mesure avec les autres manifestations professionnelles dédiées à l’industrie de la montagne », assure Bernard Volk, confiant dans la pérennisation de la manifestation. « Pour la deuxième édition, nous mettrons plus en avant que nous ne l’avons fait pour la première, notre plateforme Internet de prise de rendez-vous d’affaires. C’est innovant dans le secteur, et nos exposants comme nos visiteurs, ont tout à y gagner en terme de temps et de qualité de contact ».
Des sociétés jeunes
Parmi les exposants de cette édition initiale, beaucoup de jeunes sociétés spécialisées dans l’innovation, à l’image d’Azimut, agence conseil en innovation responsable, fondée à Annecy à l’automne dernier. Elle crée ses propres produits et en développe aussi en sous-traitance pour les TPE ou les grands équipementiers du secteur. Elle a ainsi imaginé et conçu pour la station d’Avoriaz, pionnière des stations piétonnes, une luge pour transporter les bagages des vacanciers, depuis leur voiture à leur hébergement. Eco-conçue à partir de bois certifié PEFG Alpes françaises et de matériaux facilement recyclables, cet équipement made in France, est en libre-service dans la station, à la façon d’un caddy de supermarché. L’été, équipée d’un kit roulettes, la luge devient chariot. Un moyen de transport original et écolo des valises et autres sacs dont la station haut-savoyarde a eu l’exclusivité cette première saison, mais que David Vulliez, fondateur d’Azimut, est venu vendre ici à Chambéry. « Le produit plaît beaucoup et nous devrions avoir d’autres clients pour l’hiver prochain », indique David Vulliez, visiblement satisfait de sa participation à la manifestation.
Deux lauréats au concours d’architecture
La Biennale du développement durable en montagne avait aussi lancé un concours d’architecture et d’urbanisme sur le thème de la montagne à l’horizon 2030. Plusieurs cabinets d’architectes se sont penchés sur la question. Le jury a été séduit par deux projets touristiques : Durancia, centre de loisirs et remise en forme à Montgenèvre (cabinet lyonnais AT’LAS) et le Vallon de la Pierre à Bérard à Chamonix (architecte Pierre-Olivier Carpentier), bien intégrés dans leur environnement et aux performances énergétiques excellentes. Deux caractéristiques à minima pour répondre au cahier des charges du concours. Mais le jury a salué surtout l’ambition des deux projets à valoriser le tourisme vert, l’ère du tout ski (ou du tout hiver) étant vraiment révolu. Penser les infrastructures à l’année et non plus en terme d’exploitation saisonnière, c’est ça le développement durable !