Cyril Gouttenoire, Crédit agricole des Savoie, Ivan Bornecque, Crédit agricole Sud Rhône-Alpes, Lionel Raymond, Banque Populaire Rhône-Alpes, Edith Martin-Bonnenfant, Caisse des Dépots Arc alpin, Thierry de Vincenzi, Caisse d'Epargne Rhône-Alpes

La Foncière hôtelière des Alpes dépasse ses objectifs

C’est l’heure du premier bilan pour la Foncière hôtelière des Alpes. Créée en octobre 2015 par la Caisse des Dépôts et quatre banques régionales, le Crédit agricole des Savoie, le Crédit agricole Sud-Rhône-Alpes, la Banque populaire des Alpes et la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, elle a déjà accompagné la création de plus de 1600 lits chauds.

La Foncière hôtelière des Alpes a pour ambition de lutter contre les lits froids dans les stations nord-alpines. Ils représentent 40% de leurs 550 000 lits touristiques, autant dire un vrai danger pour l’attractivité des destinations montagne. Comme son nom l’indique, cette foncière cible l’hébergement hôtelier. Forte de 30 millions d’euros de fonds propres, elle souhaite accompagner les exploitants d’hôtels ou de club-hôtels 3 et 4 étoiles dans leur projet de rénovation, de création ou de transmission de leur établissement.
Depuis un an, elle a été sollicitée pour un quinzaine de projets. Quatre ont déjà été validés, portés par des exploitants locaux, et prennent forme aux 2 Alpes (Woodeum Développement), à Oz-en-Oisans (Villages Club du Soleil), à La Rosière (Hyatt Hôtel) et à Tignes (MMV). La quote-part de la foncière s’élève entre 25 et 30% de leur coût total respectif.

Près de 4000 lits chauds en deux ans
« Nous nous étions engagés à favoriser la rénovation, la construction ou la transmission de 1500 à 2000 lits sur cinq ans », rappelle Edith Martin-Bonnenfant, présidente de cette entité, dont le capital est détenu à part égale entre les cinq institutions financières. « Un an après sa mise en route, la Foncière a accompagné la réalisation de plus de 1600 lits chauds, pour une participation financière de 9,3 millions d’euros, avec un effet de levier dans l’économie des territoires de 72 millions d’euros ».
Elle étudie actuellement des dossiers pour l’équivalent de plus de 2000 lits supplémentaires, soit l’injection de près de 125 M€ à La Plagne, Val d’Isère,Val d’Isère, Courchevel, Valloire ou encore Chamonix.
Derrière ces projets sollicitant la foncière, des groupes locaux importants. « Le critère numéro un pour nous, c’est qu’ils soient pros et aient prouvé qu’ils étaient capables de gérer ce type d’établissements », indique Thierry de Vincenzi, directeur des professionnels de l’immobilier à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes.

Un rôle de facilitateur
Les partenaires rappellent que la foncière joue avant tout un rôle de facilitateur, d’amorçage pour la mise en route des projets. « Il faut un emplacement premium, une exploitant de qualité et des investisseurs prêts à boucler le tour de table, car nous n’avons pas vocation à être l’investisseur principal ni de tous les projets dans les Alpes du Nord », souligne Lionel Raymond, à la direction commerciale de la Banque populaire des Alpes. Il précise que plusieurs projets d’hôtels existaient avant la création de la Foncière. « Mais, ils n’aboutissaient pas, car leurs porteurs ne pouvaient apporter suffisamment de fonds propres. Or, il n’était pas possible pour nous banquiers de la montagne, qu’ils soient financés uniquement par de la dette (emprunts bancaires) ».
C’est pour cela que la Foncière est née. Un outil collectif au service du développement de la montagne, qui permet d’abonder les projets en fonds propres et de permettre à leur business plan de satisfaire aux critères de remboursement de la dette. Il pourrait faire des émules dans d’autres régions.

Sophie Chanaron

Les 4 projets validés
Réhabilitation :
Aux 2 Alpes : Woodeum Développement (9M€), une auberge de jeunesse nouvelle génération aménagée à partir d’un ancien hôtel réaménagé et agrandi. 366 lits. Exploitation par France Hostels
A La Rosière : Hôtel Hyatt**** en franchise (20 M€), construction d’un hôtel à partir d’un projet en friche; 204 lits.
Construction :
A Oz-en-Oisans : Villages Clubs du Soleil (12,7M€), construction d’un hôtel-club de 340 lits.
A Tignes-les-Boisses : MMV, club-hôtel de 700 lits (30 M€)

 

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