Avec 55 millions de journées-skieurs vendues lors de l’hiver 2011-12 (+ 3% par rapport à la saison passée), la France devient la première destination mondiale pour le ski, devant les Etats-Unis (51 millions, -16 %) et l’Autriche (50 millions, -2 %).
Cela étant, cette fréquentation reste en-deçà du record de l’hiver 2008-09 (58 millions). On note que 75 % de la clientèle des stations hexagonales est française. La présence de clientèle étrangère dans les stations est de son côté un facteur important de la balance commerciale française, puisqu’on estime à 2 milliards d’euros l’apport des stations aux exportations commerciales françaises.
Les bonnes conditions d’enneigement sont l’une des raisons des bons chiffres de cet hiver, légèrement au-dessus de la moyenne des quatre exercices précédents. La qualité de l’offre en est une autre. En effet, les 236 opérateurs de domaines skiables français investissent chaque année quelque 300 milliards d’euros pour l’entretien et le renouvellement du parc de remontées mécaniques, l’aménagement des pistes, l’extension du réseau de neige de culture. Sans oublier de nombreuses initiatives telles que l’achat des forfaits sur internet, les forfaits permettant de skier sur plusieurs stations, les webcams et vidéos dans des espaces aménagés, le ski nocturne, au clair de lune ou à l’aurore, les séances « portes ouvertes » pour découvrir l’envers du fonctionnement d’un domaine skiable (damage, neige de culture,etc), la mise en place d’espaces thématiques sur les pistes, ou encore des challenge avec des champions ambassadeurs des stations en ski alpin ou ski nordique.
La bonne santé des domaines skiables français permet en outre de fixer la vie sur les territoires de montagne. 120 000 emplois sont ainsi liés à l’ouverture des domaines skiables. Les sports de glisses, qui restent la motivation première des vacances d’hiver, sont un moteur pour l’économie des stations. Il faut savoir que le domaine skiable capte 15 % des dépenses des vacanciers, l’hébergement 18 % et la restauration 10 %. Pour un euro dépensé dans les remontées mécaniques, six euros sont dépensés dans l’économie de la station.
Si la fréquentation des domaines skiables n’a pas souffert de la crise (qui engendre cependant un ralentissement de la consommation d’autres prestations en station), les opérateurs français doivent néanmoins faire face à certaines contraintes. La modification du calendrier des vacances scolaires françaises depuis 2009 constitue l’un des principaux écueils. Les vacances de printemps se déroulent désormais en grande partie en dehors de la période d’ouverture des stations, et la situation va se renouveler l’hiver prochain puisque les vacances de Pâques ne débuteront que le 13 avril 2013. Le cabinet d’études Comete estime à moins 50 % la baisse de fréquentation induite par ce calendrier défavorable. L’évolution du parc des lits marchands peut aussi être une contrainte à la bonne fréquentation des domaines skiables. Son évolution dans les prochaines années est un enjeu fort pour l’avenir. La Ministre du Tourisme a d’ailleurs inscrit ce sujet dès le mois de juillet 2012 dans les priorités de son action.
Si la situation d’ensemble pour l’hiver 2011-12 a été globalement positive, elle laisse néanmoins apparaître des disparités selon les massifs : excellente dans les Alpes du Nord et le Jura, plus contrastée dans le Massif Central, les Vosges et les Alpes du Sud. Certains départements, comme les Alpes-Maritimes, les Alpes de Haute-Provence et les Pyrénées-Orientales, ont connu un enneigement déficitaire la majeure partie de l’hiver. Une trentaine d’opérateurs de domaines skiables ont d’ailleurs fait appel à Nivalliance. Ce dispositif de solidarité entre domaines skiables, unique au monde, permet aux opérateurs sinistrés d’être indemnisés jusqu’à hauteur de 12 % de leur chiffre d’affaires de référence.
M.L. (source : Duodecim)