Les vœux du Crédit agricole des Savoie (CADS) à la presse, organisés en alternance au siège d’Annecy ou celui de Chambéry comme cette année, sont l’occasion pour les dirigeants de la première banque des deux Savoie, de livrer la tendance de l’exercice écoulé, en attendant de diffuser des chiffres précis en mars. Ils donnent également les orientations et perspectives pour la nouvelle année. En résumé, 2014 est un bon cru pour le CADS, dont la croissance, depuis la fusion des caisses régionales de Savoie et de Haute-Savoie, en 1994, par René Carron, ne se dément pas. Et 2015 est une année prometteuse.
«Cela en dépit d’un contexte économique national peu porteur et de contraintes réglementaires accrues», souligne Jean-Pierre Paviet, son président, ravi de la résistance économique des acteurs du territoire dont la banque mutualiste accompagne le développement. Ces particuliers comme ces entreprises dépassent les 700 000 clients, soit un habitant sur deux en Savoie Mont-Blanc. Le CADS a distribué pour 2 milliards d’euros de nouveaux crédits en 2014, confirmant sa place de leader sur la région.
Facilitateur pour le secteur montagne
Le CDAS est aux côtés de nombreux secteurs économiques : l’industrie du décolletage, qu’il a contribuée à sauver en 2010, et qui se porte plutôt bien, l’agriculture bien sûr, ou encore la filière montagne qu’il aide à se diversifier depuis plus de 10 ans. « Nous sommes dans le capital de la plupart des stations de nos territoires», rappelle Jean-Yves Barnavon, le directeurs général, citant, comme action de partenariat emblématique dans le secteur, l’installation du Club Med à Val Thorens. «C’est le Crédit agricole des Savoie qui a monté le tour de table pour trouver les 130 millions d’euros nécessaires à cette implantation. Nous avons financé une petite part de ce montant, mais surtout, nous avons convaincu d’autres investisseurs de participer au projet», indique le banquier. Il précise qu’en 2015, un pôle d’expertise Montagne va être créé, au même titre que les pôles affaires internationales, immobilier ou le pôle agroalimentaire. Mais là encore, il faudra patienter pour avoir plus de détails. Jean-Yves Barnavon laisse néanmoins entendre que d’autres projets, dans la lignée de celui du Club Med, sont déjà dans les rails… Primeur de l’information aux 885 administrateurs !
Opérateur immobilier
En 2015, le Crédit agricole des Savoie, qui est aussi devenu en 20 ans le premier assureur local, entend booster son 3e métier, l’immobilier. Si la banque finance 10 000 projets d’habitat par an à travers ses 160 caisses locales, elle opère désormais dans le secteur des biens neufs. L’ensemble immobilier Trésum à Annecy, en est l’illustration. Porté à 100 % par le groupe Crédit agricole (CDAS, CA Immobilier, Square Habitat), il va prendre forme en 7 étapes au terme desquelles, le site comprendra 630 logements dont 152 logements sociaux, une maison de retraite et un hôtel. «D’autres opérations immobilières sont en gestation à Annemasse et à Saint-Julien-en-Genevois », annonce Pierre Fort, directeur général adjoint.
Dématérialisation et proximité
En 2015, le CADS va aussi poursuivre ses investissements en interne, et notamment la rénovation de son réseau bancaire, avec la transformation de ses agences. Un plan à 80 millions d’euros, comptant aussi la réhabilitation de ses deux sièges vieillissants d’Annecy et de Chambéry. L’an dernier, 8 agences ont fait peau neuve. Cette année, elles seront une vingtaine, suivant un modèle mixant l’efficacité du digital à la proximité de la relation client. «Nous voulons continuer à recevoir nos clients dans de bonnes conditions, tout en répondant à leur désir de nouvelles technologies», explique Martial Schouller, directeur général adjoint. Pour lui, le numérique ne sonne pas la fin du réseau physique des agences bancaires. « Le Crédit agricole des Savoie veut être une banque locale et digitale », résume le dirigeant.
En clair, dématérialisation des process, comme par exemple la signature électronique, généralisée dans toutes les agences en 2015. Mais également maintien, voire accroissement, des effectifs qui avoisinent actuellement les 2200 personnes. 150 nouveaux collaborateurs seront recrutés cette annéean annoncent les dirigeants du CADS. Profils recherchés ? «Très variés car 90 métiers différents se côtoient chez nous, mais surtout nous recherchons de l’agilité, c’est à dire des personnes capable de s’adapter et d’évoluer, et bien sûr motivées », détaille Martial Schouller, qui ne cache pas la difficulté du CADS à recruter. Le secteur bancaire ne fait pas rêver les jeunes aujourd’hui. L’arrivée du numérique et la multiplication des pôles d’expertise, avec des perspectives de carrières intéressantes, changeront peut-être leur perception.
Sophie Chanaron