Un an et demi après sa fermeture, le tunnel du Grand Chambon, dans l’Oisans, a donc rouvert à la circulation sur la RD 1091, reliant Grenoble et Briançon. Une réouverture provisoire puisque dès 6 mars prochain, en principe, l’ouvrage referme pour que le chantier, qui n’est pas terminé, puisse avancer plus vite. Il ré-ouvrira le temps de la saison d’été, pour refermer à nouveau en septembre, jusqu’à sa réouverture définitive à la veille des vacances de Noël 2017. La route de secours, aménagée à la hâte en décembre 2015, mais bien utile pour le transit local, reprendra du service pendant les deux periodes de fermeture du tunnel.
Il aura donc fallu un peu plus de 8 mois pour que le tunnel de dérivation du Grand Chambon soit percé et raccordé aux 500 mètres de galerie conservés de l’ancien tunnel. Bien que non terminé, l’ouvrage est totalement sûr pour les automobilistes. En attendant la chaussée et l’illumination définitives, ou encore la construction d’un trottoir et le confortement de la voûte à différents endroits, la vitesse est limitée à 50 km/heure. Les véhicules de plus de 3,5 tonnes ne peuvent pas emprunter la route, sauf les cars.
Au total, le nouvel ouvrage fait plus de 950 mètres de long, contre un peu plus de 700 mètres auparavant. « Je suis fier de cette réalisation en un temps records. Nous nous y étions engagés, nous l’avons fait », s’est félicité Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère. « C’est une bouffée d’air pour la région, c’est aussi un signe d’encouragement qui montre que le politique peut tenir ses promesses et agir, dans l’intérêt des citoyens ».
Le Département de l’Isère est le principal financeur de ce nouvel équipement (45%), dont la réalisation avoisine les 25 millions d’euros. L’Etat a participé à hauteur de 25% et les deux Régions (Auvergne-Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur, à hauteur de 15% chacune.
Situé juste après le barrage du Chambon, sur la commune de Mizoën, le grand tunnel menaçait de s’effondrer en raison du glissement de la falaise de la Berge qu’il traverse. Près de 2300 véhicules circulent en moyenne chaque jour sur cette route clé entre Isère et Hautes-Alpes. Sa fermeture pendant plus de 20 mois, a lourdement impacté l’activité touristique de la vallée de Haute-Romanche. Ainsi, par exemple, à La Grave-La Meije, la régie des téléphériques parle d’un recul de 30% de son chiffre d’affaires hivernal. Pour les commerçants, les restaurants, les gîtes, les pertes seraient supérieures.