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Le Vanoise Express à quai cet hiver

Le téléphérique Vanoise Express, reliant depuis 2003 les massifs des Arcs/Peisey-Vallandry et La Plagne, ne pourra fonctionner cet hiver. Des anomalies ont en effet été décelées sur les câbles. Les explications de Pierre Gonthier, président du directoire de la Société d’exploitation de la liaison Les Arcs – La Plagne (SELALP).

La décision est tombée le 21 décembre : le téléphérique Vanoise Express, cœur du domaine skiable Paradiski puisqu’il assure la liaison entre Les Arcs et de La Plagne, ne fonctionnera pas cet hiver. En cause : la rupture de fils Z, « c’est-à-dire la peau extérieure des câbles », explique Pierre Gonthier, président du directoire de la SELALP, l’exploitant du Vanoise Express.
Ces problèmes sont apparus à l’occasion d’un contrôle périodique de l’appareil, réalisé le 21 novembre. « Nous avons découvert des anomalies au niveau des câbles de la gare motrice, qui se trouve à Peisey-Vallandry. Notre surprise a été grande, étant donné que la visite annuelle effectuée un mois auparavant – fin octobre – n’avait révélé aucun dysfonctionnement. De plus, les câbles de téléphérique ont normalement une durée de vie de 30 à 40 ans », précise Pierre Gonthier. Au départ, seuls certains câbles (ceux soutenant une des deux bennes) étaient visiblement touchés. « A ce moment-là, on pensait encore pouvoir fonctionner avec une seule benne cet hiver, ce qui aurait constitué un moindre mal. C’est pourquoi nous n’avons pas communiqué tout de suite sur le sujet ». Par mesure de précaution, la SELALP décide néanmoins de faire analyser les câbles soutenant l’autre benne. Les résultats sont impitoyables : les fils Z de ces câbles sont également cassés. « En concertation avec les autorités départementales de contrôle, nous avons donc pris la décision, le 21 décembre, de suspendre l’exploitation du Vanoise Express pour tout l’hiver, dans la mesure où les travaux de réparation ne peuvent avoir lieu qu’au printemps et en été », regrette Pierre Gonthier. Des analyses complémentaires, concernant les huiles, graisses et supports des pylônes sont en cours. « Mais quoi qu’il arrive, le Vanoise Express fonctionnera normalement lors de l’hiver 2008-09, même si nous devions pour cela changer les câbles », assure le président du directoire de la SELALP.

Quelles conséquences ?

Cette fermeture du Vanoise Express est lourde de conséquences. Il faut en effet savoir que 30 % des clients des stations de la Plagne et des Arcs optent pour le forfait Paradiski pendant leur séjour. « Mais on ne peut pas dire pour autant que les pertes en termes de recettes s’élèveront à 30 %, prévient Pierre Gonthier. Il est encore trop tôt pour les évaluer. » Ce n’est pas aujourd’hui la source d’inquiétude majeure de la SELALP, puisque les câbles du téléphérique sont encore sous garantie et que les assurances fonctionneront pour couvrir les pertes de chiffre d’affaires. Pour l’exploitant, « c’est surtout un coup dur en matière d’image de marque. Nous entamons actuellement des négociations avec les tours opérateurs pour corriger le tir, et ça risque d’être compliqué ».

Qu’en est-il des skieurs qui avaient déjà acheté leur forfait Paradiski pour cet hiver ? « Ils seront remboursés sur la base de la différence entre le forfait Paradiski et le forfait station seule (par exemple, quelqu’un qui séjourne sur les Arcs et a acheté un forfait Paradiski 6 jours à 237 € sera remboursé de 39 €, le forfait 6 jours Les Arcs étant à 198 €). Même si la liaison à skis ne sera plus possible, nous allons instituer un système de réciprocité pour permettre aux détenteurs d’un forfait séjour La Plagne de skier une ou plusieurs journées sur les Arcs sans avoir à payer de supplément, et vice-versa », rassure Pierre Gonthier. Pourquoi ne pas avoir mis en place un système de navettes pour  remplacer  le trajet en téléphérique ? « La liaison routière entre Peisey et Montchavin représente une heure de trajet, soit deux heures aller-retour. Par ailleurs, il faut savoir que le Vanoise Express enregistre de 4 à 5000 passages par jour pendant les périodes de pointes, ce qui aurait nécessité la mise en place d’au moins une centaine de bus. Ce n’aurait pas été possible », conclut Pierre Gonthier.

Martin Léger

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