Les réservations à la montagne bien engagées pour cet hiver

Le cabinet G2A, qui étudie la fréquentation touristique dans 80 stations de montagne, soit 1,4 millions de lits, vient de livrer les premières tendances de la saison hivernale à venir. Devant un large parterre d’acteurs du secteur, réunis à Montmélian par la société d’études de Francin, son co-fondateur, Gilles Revial, a indiqué tout d’abord que 5 millions de Français envisageaient de partir à la montagne pour l’hiver 2018-2019. Et la moitié d’entre eux a déjà choisi sa destination.

Les premiers chiffres de l’observatoire de G2A révèlent qu’au début de ce mois octobre 2018, les stations sont en avance de réservations de 1,7 point à date, correspondant à une augmentation du nombre de nuitées de 5 à 6% par rapport à la même période en 2017.

À ce stade, les vacances de fin d’années sont particulièrement bien orientées, avec une hausse de 2,6 points des taux d’occupation prévisionnels, à l’avantage de la semaine de Noël. Sur les vacances d’hiver proprement dites, qui peuvent représenter jusqu’à un tiers de la fréquentation des destinations, les réservations sont en légère baisse, sans doute en raison d’un certain attentisme des clientèles par rapport à la météo. La semaine de la zone B (Lille, Strasbourg, Nantes, Rennes…) réagit bien. Et Gilles Revial de souligner combien cette clientèle est intéressante pour les stations : elle vient de loin, reste donc plus longtemps que les autres et surtout montre beaucoup d’appétence pour la montagne ces dernières années.

Le mois de mars est pour l’instant à la traîne alors que les vacances de printemps semblent prisées grâce aux vacances des étrangers, notamment des Belges.

Neige et élasticité des tarifs

La confirmation de ces tendances reste néanmoins dépendante de plusieurs facteurs, il ne faut donc pas s’emballer à deux mois du lancement de la saison 2018-2019 ! La capacité des opérateurs à ajuster leurs offres tarifaires selon les périodes ainsi que le niveau d’enneigement, peuvent avoir beaucoup d’incidences sur le remplissage de nos stations. Pour rappel, l’an dernier les réservations dans celles de moyenne altitude (baptisées « de charme » dans l’outil de G2A), étaient en recul au 1er décembre. Ces destinations ont enregistré au final une hausse des nuitées supérieures à 4,5%, à la faveur d’un très bon enneigement. A l’inverse, dans les stations d’altitude, les taux de fréquentation dépassaient les 3% en tout début de saison pour finir sur une petite progression de 1%.

La team du cabinet d’études en marketing touristique G2A qui fête ses 10 ans cette année et vient de rentrer de nouvelles stations dans son baromètre : Chamonix Mont-Blanc, Courchevel, Les Gets, Sainte-Foy Tarentaise et les stations de la Communauté de communes du massif du Vercors ©Thuria

Focus sur les non-skieurs

Emilie Maisonnave, directrice des études et de la communication, a détaillé un focus riche d’enseignements sur les non-skieurs, en distinguant ceux qui ne sont jamais venus à la montagne, les réfractaires, et ceux qui n’y viennent plus, les abandonnistes. En résumé, les premiers ont une perception négative de la montagne, arguant de prix trop élevés et d’un environnement froid. Les seconds conservent une image plutôt positive de la montagne, celle-ci évoquant pour eux un lieu de détente et agréable. Pourquoi ne viennent-ils pas ou plus en montagne ? Ils trouvent que la montagne hivernale est une destination chère,  ils ne manifestent pas ou peu d’intérêt pour le ski ou encore, le froid, trop peu pour eux !  De même, ils gardent un très mauvais souvenir des bouchons pour arriver jusqu’en station… Pour G2A, il existe clairement un potentiel de reconquête sur des arguments tarifaires ciblés, la découverte de la région alentour, le bien-être et la détente. Un chiffre très intéressant, relevé par Xavier Le Guillermic, directeur des infrastructures villages Europe Afrique et Stratégie Montagne du Club Med, l’intérêt manifesté par les non-clients pour la saison d’été en montagne. Plus de la moitié des répondants seraient prêts à partir à la belle saison, contre un tiers pour l’hiver. Au lendemain d’une saison d’été correcte sans plus, c’est une bonne nouvelle !

Sophie Chanaron

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