Malgré la crise et surtout les événements de Villeneuve, qui ont sans doute écorné à court terme l’image de la ville, les visiteurs français et étrangers sont venus quasi aussi nombreux à Grenoble cet été 2010 qu’en 2009. Gros succès pour le téléphérique de la Bastille qui enregistre une fréquentation record, boostée par les derniers aménagements du site et ses nombreuses animations estivales.
Georges Lachkar, président de l’office de tourisme, Michel Lambert, le directeur, et son adjoint Ronald Duval, sont sereins en cette fin d’été 2010. Le bilan de la saison touristique est dans l’ensemble positif alors qu’on pouvait craindre une désaffection des visiteurs pour la destination suite à la médiatisation des événements du quartier de Villeneuve* en juillet dernier.
« En fait, nous n’avons eu que très peu d’appels de personnes préoccupées par les questions de sécurité, suite aux incidents de Villeneuve », témoigne Michel Lambert, directeur de l’OT et de la régie du téléphérique. « S’ils ont affecté à court terme l’image de Grenoble, ces incidents n’ont pas eu d’impact direct sur la fréquentation touristique, et d’ailleurs jamais le téléphérique de Grenoble-Bastille n’a accueilli autant de monde que cet été, avec près de 105 000 visiteurs en juin, juillet et août, qui dépasseront sans doute les 120 000 fin septembre ».
La Bastille, toujours plus prisée
A l’image des chiffres nationaux, c’est surtout grâce aux touristes étrangers que la destination Grenoble enregistre une stabilité de sa fréquentation. Leur nombre a progressé de 13% alors que la clientèle française est en recul de 8%. Les deux points d’informations touristiques – l’OT rue de la République et le nouveau chalet d’accueil à la gare basse du téléphérique de la Bastille – ont reçu quelque 23 400 touristes, dont une majorité de Rhône-Alpins, de Francilliens et d’habitants de PACA pour la clientèle française (65% des visiteurs) et principalement des Néerlandais, des Britanniques et des Espagnols pour les visiteurs étrangers.
De gauche à droite : Michel Lambert, Georges Lachkar, Ronald Duval
Du côté des produits touristiques, le Grenoble Pass, qui donne accès à moindre coût, selon les formules, au téléphérique, au musée de Grenoble, au Petit train touristique et à une visite guidée, a bien fonctionné. Ses ventes sont en hausse de 40% par rapport à 2009, avec 1443 pass commercialisés. Les trois balades animées, créées par Grenoble-Tourisme et Congrès, n’ont pas connu chacune le même sort. Si le Fantôme du Parlement et la Ballade des Automates semblent s’essouffler, la Dernière Ronde à la Bastille, elle, remporte toujours autant de succès. Comme d’ailleurs une autre animation de la Bastille, créée pour l’été 2010, les Coffres du fort, chasse au trésor en famille. Ces deux temps forts, qui enregistrent une forte participation des Grenoblois, témoignent de l’évolution de la vocation de la locomotive du tourisme isérois. Elle n’offre plus seulement un point de vue exceptionnel sur la ville et sa couronne de montagnes, mais elle est désormais également un lieu pour se cultiver, se détendre, s’amuser avec en derniers aménagements le musée des Troupes de montagne dont 15 500 visiteurs ont poussé les portes en juillet et en août. « Le temps passé à la Bastille a été multiplié par quatre passant en sept ans de une heure à quatre heures », indique Michel Lambert pour qui ce délai devrait encore croître avec l’aménagement du parcours aérien et les futures animations sur lesquelles planchent ses équipes.
Pour l’heure, le lieu se met sur son 31, car ce vendredi 10 septembre à partir de 17h, c’est la 6e édition de la fête de la Bastille, qui, cette année, célèbre les années 60. Concours de danse, concert du groupe créé uniquement pour l’occasion Travolta’s Gomina Experience et diverses animations attendent les participants à qui le transport en téléphérique est offert à tous. Tenue disco de rigueur !
Sophie Chanaron
* Mi-juillet, le quartier de la Villeneuve s’était embrasé suite à la mort d’un des jeunes braqueurs du casino d’Uriage.