Le groupe Villages Clubs du Soleil (VCS) vient d’inaugurer les nouveaux locaux de son établissement d’Oz-en-Oisans. Ouvert aux vacances de Noël, il est le dernier fleuron à la montagne de l’opérateur marseillais. Sa construction a été portée par la SCI Oz-VCS, détenue à 85% par la Foncière hôtelière des Alpes et 15% par Villages Clubs du Soleil. Rencontre avec Alex Nicola, président du directoire de VCS, acteur majeur du tourisme social, en plein essor dans les Alpes.
Actumontagne : L’installation du village Club du Soleil d’Oz-en-Oisans dans des locaux flambant neuf, c’est un événement ?
Alex Nicola : Absolument car depuis 15 ans, le secteur n’a pas vu la construction d’un village vacances neuf par des capitaux 100% français. C’est une fierté d’avoir réussi à réaliser ce projet dans cette station à taille humaine et au domaine skiable exceptionnel, où notre groupe est implanté depuis 2008. Au départ, notre village était installé dans l’hôtel des Cristaux, où il s’est rapidement retrouvé à l’étroit. Dans la nuit du 31 décembre 2011, Jacky Bossard, directeur de la SEMD’Oz et moi-même, avions lancé l’idée de construire un nouveau village au-dessus du parking de l’Alpette. Aujourd’hui, ce pari de fêtards est tenu ! Et cela grâce au soutien indéfectible de la mairie d’Oz et à l’implication de la SEMD’Oz, maître d’ouvrage délégué, de Territoire38, du cabinet ERM, la Caisse des Dépôts et la Foncière hôtelière des Alpes, dont notre nouvel établissement est le premier projet qu’elle a accompagné.
Actumontagne : Quel est l’apport justement de la Foncière, dont les actionnaires sont la Caisse des Dépôts et quatre banques régionales ?
Alex Nicola : La Foncière détient 85% du capital de la SCI Oz-VCS qui a porté la construction du nouveau bâtiment. VCS possède les 15% restant de cette SCI à qui en tant qu’exploitant de l’établissement pour 12 ans, il paye un loyer. Au bout de 7 ans, VCS rachètera les parts de la Foncière pour devenir le propriétaire des murs. La Foncière des Alpes nous a permis de créer la SCI, structure facilitante pour ériger les bâtiments. VCS a financé sur ses fonds propres tout l’aménagement intérieur. Ce nouveau Village Club du Soleil d’Oz, qui compte 350 lits (90 chambres), représente un investissement global de près de 14 millions d’euros. Il est en cours de classement 4 étoiles et vise en chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros. Il attire une clientèle familiale CSP moyen plus dans la station, participant à sa montée en gamme.
Actumontagne : Quelle est la part de la montagne chez VCS ?
Alex Nicola : Prépondérante. Nous avons seulement quatre villages sur le littoral, un nouveau village en milieu urbain (Village en ville®) à Marseille depuis avril dernier, qui s’inscrit dans le cadre de notre axe de diversification dans le tourisme urbain, et donc 13 villages clubs en montagne. Un périmètre qui devrait évoluer, car nous sommes candidats à la reprise des bâtiments du Club Med aux 2Alpes, à Tignes et à Avoriaz.
Actumontagne : Celui de Chamonix, qui est à la fois à la montagne et en centre-ville et que le Club Med va libérer fin 2018, ne vous intéresse-t-il pas ?
Alex Nicola : Cet ancien palace est trop grand et trop cher ! Si un opérateur était d’accord pour venir avec Villages Clubs du Soleil pour occuper d’une partie de l’établissement, alors je pourrais être candidat. A deux avec un promoteur, c’est jouable. L’idée est originale ! C’est sûr que l’emplacement est idéal et que la destination est très internationale. En s’y implantant, VCS peut gagner des parts de marché sur la clientèle étrangère. A hauteur de 7% actuellement, elle pourrait passer à 15 ou 20%.
Actumontagne : En quoi les Villages Clubs du Soleil relèvent-ils de l’économie social et solidaire ?
Alex Nicola : Ils sont nés sous le statut associatif. Aujourd’hui, VCS est devenue une société anonyme détenue à 99% par les associations Les Villages Clubs du Soleil et Renouveau Vacances. Notre gouvernance atypique respecte nos piliers fondateurs et notamment celui des vacances pour tous. Quand on peut aider des personnes à partir en vacances, on le fait. Avec les comités d’entreprise, nous avons mis en place un dispositif qui s’appelle Les dernières minutes sociales. Cette dimension sociétale génère 5 à 6% de l’activité de VCS l’hiver et encore plus l’été.
Propos recueillis par Sophie Chanaron