Promoteur haut-savoyard en pleine ascension, MGM Constructeur multiplie les incursions hors de son territoire d’origine, notamment en Savoie et en Tarentaise en particulier. Pour cet acteur opérant sur le créneau du haut de gamme, la montagne est une destination attractive à fort potentiel, hiver comme été. Les explications de Gabriel Mingeon, le directeur commercial du groupe.
actumontagne.com : Votre groupe est originaire de Haute-Savoie où il s’est lancé dans la résidence de tourisme à partir de 1985. En 1995, vous mettiez un premier pied en Tarentaise. Où en êtes-vous de votre implantation dans cette vallée ?
Gabriel Mingeon : Après Méribel Mottaret en 1995 et Méribel Village, notre premier projet d’envergure en Tarentaise, nous avons progressivement investi toutes les stations. Nous pouvons dire que nous sommes désormais partout, à l’exception de Valmorel où des projets sont en cours… Depuis 1995, nous avons livré en moyenne quelque 300 appartements par an dans cette vallée où nous sommes bien plus qu’un promoteur. Nous intervenons plutôt comme un aménageur car nous venons jusqu’à urbaniser des espaces qui n’étaient plus ou pas cotés. Dernier exemple en date, le projet des Clarines aux Menuires, où nous avons rasé un immeuble pour reconstruire un ensemble immobilier aux goûts actuels de la clientèle.
actumontagne.com : Vous ciblez une clientèle plutôt aisée. Que recherche-t-elle en matière d’hébergement ?
G.B : Elle veut de l’espace, du confort, des matériaux nobles et des prestations luxueuses : l’appartement type fait 70 m², compte un grand salon, deux chambres et deux salles de bain. Les occupants bénéficient de services hôteliers et de larges équipements collectifs : piscine, hammam, salle de fitness, et très tendance, un spa avec un centre de bien-être et des soins à la carte… Pour l’extérieur, elle veut un style montagnard – pierre, bois, toit à double pente – en harmonie avec son environnement. Un style inspiré du bâti traditionnel et qui passera toutes les générations.
actumontagne.com : Qui sont vos clients et sont-ils skieurs ?
G.B : 52% de notre clientèle est encore française, 25% britannique, 12% belges et hollandaises et 11% est originaire du reste du monde. Le profil type de l’acheteur se situe entre 40 et 50 ans, il fait un investissement patrimonial, il a les moyens de ses ambitions, se fait plaisir et recherche un bien de qualité, à forte plus value. En Tarentaise, il est plutôt skieur mais ne le sera peut être plus demain et ce n’est pas grave. Il y a des équipements, des services, d’autres activités à pratiquer. Il vient surtout pour la montagne et son art de vivre. Notre métier, c’est de créer des espaces de vie et de surprendre nos clients.
actumontagne.com : Certains trouvent qu’actuellement la montagne s’uniformise et ils pointent les promoteurs, dont vous. Que leur répondez-vous ?
G.B : Tout d’abord, ce ne sont pas les promoteurs qui griffent un édifice, ce sont les architectes. La montagne est belle quand l’architecture n’est pas monotone, qu’elle marie différents styles. Mais il faut rester dans un produit montagnard. MGM n’arrive pas en station pour construire un domaine entier comme nos confrères d’Intrawest. Les stations ne seront jamais typées MGM, en revanche, nos résidences le sont. La griffe MGM, c’est la qualité. On essaye de ne pas pasticher et d’intégrer nos constructions dans leur écrin montagnard. Aujourd’hui, les matériaux utilisés pour les bâtiments nous entourent (pierre, bois,) et pour les espaces verts, nous choisissons les essences de bois locales. C’est à l’intérieur qu’on est plus audacieux, qu’on s’amuse. Notre clientèle est habituée à un certain standing, le mobilier est tendance et de plus en plus contemporain : lignes épurées, des équipements high-tech comme des écrans plasma
actumontagne.com : Avez-vous des projets dans d’autres départements alpins que les deux Savoie ?
G.M : Nous avons un projet en cours à Serre-Chevalier. Nos équipes du sud de la France vont partir conquérir des sites de l’Oisans, notamment L’Alpe d’Huez. Nous regardons aussi du côté de Villard- de-Lans. Mais nous croyons aussi aux villes de fonds de vallée. Pour nous, Bourg-Saint-Maurice, comme Chamonix, a un gros potentiel. Nous lançons dans cette ville à l’intersection de plusieurs grandes stations tarines (Les Arcs, La Rosière, Tignes, Val d’Isère, Sainte-Foy-Tarentaise), un programme immobilier à vocation d’habitation principale pour des gens qui localement ont un pouvoir d’achat un peu plus élevé. La moitié de la résidence sera consacrée à une clientèle qui consomme la montagne toute l’année : skier, marcher, aller aux champignons, les idées sont vastes !
actumontagne.com : La montagne est-elle toujours attractive ?
Bien sûr ! Dans 20 ans, nous serons là et il y aura toujours beaucoup à imaginer en matière d’hébergement en montagne comme en matière d’activités, hiver comme été.
Propos recueillis par Sophie Chanaron