Une grue pour installer la gare basse du nouveau télémix

Un télémix pour Corrençon-en-Vercors

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L’exploitant du domaine skiable Villard-de-Lans/Corrençon-en-Vercors, la SEVLC, investit 8 millions d’euros dans le remplacement du télésiège assurant, depuis 1982, la liaison entre les pistes de Corrençon et celles de Villard-de-Lans, depuis le Clos de la Balme. Le nouvel appareil, un télémix ultra-sécurisé Poma, entre en service la prochaine saison d’hiver et s’accompagne d’une quarantaine d’enneigeurs sur le bas de la piste. Il va redonner de l’attrait à cette porte d’entrée du plus grand domaine skiable du Vercors, où quelques places de parking supplémentaires -non superflues- vont aussi être aménagées par la commune.

A quatre mois du coup d’envoi de la saison d’hiver 2014-2015, c’est Corrençon-en-Vercors qui fait l’événement côté domaine skiable qu’elle partage avec sa voisine de Villard-de-Lans. La SEVLC, l’exploitant des remontées mécaniques, procède au remplacement du télésiège 3 places des Lattes, au Clos de la Balme, l’une des portes d’entrée de l’Espace Villard-de-Lans/Corrençon. Après 30 ans de bons et loyaux service, cet appareil qui a permis l’ouverture de la liaison des pistes de Corrençon avec celles de Villard-de-Lans, cède sa place à un télémix flambant neuf. Cette remontée mécanique est capable de transporter en moins de 5 mn, quelque 2500 personnes par heure, contre moins de 1600 pour l’ancien télésiège, de 1220 mètres à 1550 mètres, leur permettant de basculer sur la partie villardienne du domaine.

Victor Huillier, son frère Daniel, Didier Beuque, Marie-Noëlle Battistel, député de l'Isère et Christian Laval de Poma

Garde-corps verrouillé

L’exploitant a choisi ce type d’appareil, de plus en plus en vogue, pour plusieurs raisons. Par rapport à un télésiège classique, il offre un confort et une sécurité accrus à la clientèle très familiale de la station. En effet, les télésièges (2/3 des véhicules) sont équipés d’un dispositif permettant le verrouillage-déverrouillage du garde-corps (Magnestick Bar), et présentent des sièges bi-colores et des séparateurs d’assises, pour faciliter l’installation des enfants et des débutants. Quant aux cabines de 8/10 places (1/3 des véhicules), elles sont idéales pour le transport des enfants en cours de ski. Ce type de remontée est également beaucoup moins sensible qu’une télécabine au vent du Sud, très présent dans le Vercors.

Un chantier vitrine

Le nouveau télémix du Clos de la Balme emprunte le même tracé que son prédécesseur, démonté dès la fin de l’hiver 2014. Il prend actuellement forme sur les hauteurs de Corrençon, où le chantier, en cette fin d’été, bat son plein. Une grue de 350 tonnes a procédé hier au levage des massifs béton de la gare amont, fabriqués et pré-assemblés en atelier. Ceci présentait plusieurs avantages : un chantier plus sécurisé, une meilleure qualité, des délais raccourcis et enfin, un impact environnemental moindre. « Un à deux camions ont suffit à les transporter, contre une dizaine nécessaires si nous avions effectué les coffrages et le coulage du béton sur place », souligne Christian Laval, directeur commercial chez Poma, pour qui ce chantier est une vitrine, voire même une signature pour le constructeur isérois.

« Pour limiter l’empreinte écologique du chantier, l’entreprise Poma a favorisé les ressources locales, en retenant les entreprises du plateau et en embauchant pour les travaux les personnels des remontées mécaniques », salue Marie-Noëlle Battistel, député de l’Isère, impliquée sur les questions environnementales et le travail saisonnier. En voisin, Poma est le partenaire de toujours de la SEVLC, fournissant l’essentiel du parc des remontées mécaniques. Les frères Huillier, actionnaires principaux de la SEVLC, sont soucieux de redonner de l’attrait à cette entrée du plus grand domaine alpin du Vercors. « Nous investissons 8 millions d’euros avec les enneigeurs pour moderniser cette partie de l’Espace Villard-Corrençon, soit une saison de notre chiffre d’affaires », indique Didier Beuque, le directeur de l’entreprise exploitante. « Depuis 1996, nous avons investi globalement 27 millions d’euros, soit, 1,3 millions d’euros par an, c’est énorme pour notre société », ajoute-t-il, précisant qu’en 60 ans, la société n’avait distribué que 150 000€ de dividendes à ses actionnaires. « C’est la preuve que nous voulons avant tout développer le territoire et pas nous enrichir », commente Victor Huillier, qui rappelle que sa station a été pionnière en Europe en matière d’enneigement artificiel et qu’avec cet appareil, elle était encore à la pointe de l’innovation.

Corrençon, station ski aux pieds, dispose de nombreux atouts désormais, avec un parc de remontées mécaniques à la hauteur de sa voisine de Villard, et un réseau d’enneigement garantissant -sauf conditions exceptionnelles- une saison complète d’exploitation de mi-décembre à mi-avril.

Victor Huillier, pdg de la SEVLC, exploitant du domaine skiable Villard/Corrençon

Routes et parkings à améliorer

Seuls bémols, que Didier Beuque, n’ a pas éludés : les infrastructures routières et le parking, en sous capacité notoire, « J’en appelle aux collectivités, car notre entreprise fait ce qu’il faut pour améliorer l’activité ski, les infrastructures ne relèvent pas de ses compétences. Je demande donc des actes forts aux collectivités pour faciliter l’accès à cette entrée du domaine ». En particulier assurer sa desserte par la route des gorges de la Bourne, par lesquelles 30% de la clientèle arrivent. Côté parking, l’exploitant va pouvoir compter sur plus d’une centaine de places supplémentaires dès cet hiver, promet, Patrick Gondrand, 1er adjoint de la nouvelle équipe aux commandes de la commune depuis mars dernier. « Nous soutenons les projets de développement de la SEVLC. Dans la nouvelle DSP, signée par nos prédécesseurs, la convention stipule que nous devons faire des parkings (400 places en projet). Or nous n’avons pas la maîtrise foncière, mais nous avons trouvé une solution intermédiaire qui devrait apporter un peu d’oxygène cette saison ».

Peut-être de quoi éviter les demi-tours des clients, du plus mauvais effet d’un point de vue commercial, alors même que le domaine skiable a largement la capacité d’absorber un afflux massif de clients, avec 30 000 personnes/heure.

Sophie Chanaron

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