Installée depuis 1970 en Haute-Savoie, la filiale française du numéro un mondial du marché des engins de préparation des pistes de ski, Kässbohrer, a déménagé à Tours-en-Savoie, près d’Albertville, en 2003. Devenue Kässbohrer E.S.E, la société dirigée par Didier Bic réalise alors un chiffre d’affaires de près de 28 millions d’euros et emploie 36 personnes. Dix ans plus tard, l’effectif est passé à 45 personnes et devrait encore augmenter avec le recrutement de trois mécaniciens supplémentaires. Quant au chiffre d’affaires, il avoisine actuellement les 35 millions d’euros.
Située à la croisée des plus grands domaines skiables français, la filiale française du groupe allemand –capable de livrer en moins de 24h des pièces de rechange depuis son atelier de Tours-en-Savoie- se porte plutôt bien dans le contexte économique actuel. Même si l’entreprise possède un stock de machines d’occasion estimé à 5 millions. « C’est notre talon d’Achille », reconnaît Didier Bic. « Autrefois, les machines d’occasion partaient dans les pays émergents, comme l’Amérique du Sud ou l’Europe centrale, mais ce dernier marché a beaucoup baissé ces dernières années ». Le patron de Kässbohrer ESE compte sur le reconditionnement de ces machines pour faire diminuer ce parc dont la moyenne d’âge des engins n’excède pas les 5/6 ans. « Les exploitants de domaines skiables des grands pays leaders du ski renouvellent leurs machines à ce rythme-là ».
Les Pistenbully Select, la gamme de dameuses reconstruites, ciblent en priorité les petites et moyennes stations qui bénéficient ainsi d’engins comme neufs, mais de l’ordre de 20% moins chers que les modèles tout droit sortis d’usine. Quelques grands domaines profitent aussi de l’aubaine pour compléter leur parc.
Comme ses homologues du groupe, Kässbohrer Franc diversifie ses débouchés, avec des engins dédiés au nettoyage des plages, aux travaux en terrains peu praticables ou trop fragiles pour l’emploi du bulldozer ou les restaurants d’altitude. « Les restaurateurs d’altitude sont des clients potentiels pour nos machines avec lesquelles ils peuvent transporter marchandises, personnels et clients lors de soirées nocturnes », détaille Didier Bic, qui compte parmi ses clients plusieurs établissements à Méribel, à Val Thorens ou à Super Dévoluy. « Nous leur avons reconditionnées d’anciennes PistenBully avec des cabines de vingt personnes qu’ils ont habillées à leurs couleurs ». Des marchés de niches, certes, mais pourvoyeurs d’image pour la marque rouge flamboyant, qui a fait de l’innovation son moteur.
« Nos dameuses sont aujourd’hui à la fois plus puissantes et plus performantes, mais aussi de moins en moins gourmandes en énergie », souligne Didier Bic rappelant combien sa maison mère avait misé sur le « verdissement » de ses dameuses. Pour arriver aujourd’hui à un modèle hybride diesel-électrique, le PistenBully 600E. Testé avec succès par plusieurs stations françaises cet hiver, ce modèle devrait intégrer la flotte du service des pistes de Val Thorens et de Serre-Chevalier pour la saison 2013-2014. D’autres clients sont sur le point de signer pour cette dameuse quasi-silencieuse qui consomme 25% de carburant en moins que ses consœurs et dont les émissions nocives pour l’atmosphère sont inférieures de l’ordre de 20%.
Sophie Chanaron
Reconversion au soleil du Maroc
Dans le cadre d’un projet humanitaire mené avec des élèves du lycée de Moûtiers, le moteur d’une ancienne dameuse PistenBully va finir ses jours au soleil du Maroc, mais pas les doigts de pieds en éventail ! Il a été reconditionné pour permettre d’amener de l’eau aux habitants d’un village. «Une action solidaire rendue possible grâce au don de ce matériel par notre société, mais aussi à l’implication des jeunes et de leurs professeurs qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour y parvenir », se félicite Jean-Pierre Estève, responsable d’atelier de Kässbohrer ESE à Tours-en-Savoie, toujours preneur de matériels de récupération pour répondre à d’autres projets de cœur.