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A la recherche du gypaète barbu

Samedi 11 octobre, grande opération internationale de recensement du gypaète barbu sur tout l’arc alpin, depuis le Mercantour jusqu’à la Slovénie. Un comptage auquel le public est invité à prendre part pour découvrir cette espèce réintroduite dans les Alpes dans les années 80, mais encore fragile.

Se nourrissant quasi-exclusivement d’os, le gypaète barbu, grand rapace de la famille des vautours avait complètement disparu des Alpes à la fin du XIXe siècle. Son prédateur ? L’homme, bien sûr, qui le considérait comme un démon des airs, capable de s’attaquer aux troupeaux ou aux enfants, comme en témoignent nombre d’illustrations anciennes. Il faut dire que cet oiseau avait de quoi impressionner avec ses trois mètres d’envergure, son poitrail couleur feu, son iris bordée de rouge et sa curieuse barbiche ! Dès les années 30, sa réintroduction avait été envisagée en Autriche. Une première tentative dans les années 70 s’est soldée par un échec. Il faudra attendre le milieu des années 80 pour que de jeunes gypaètes d’élevage soient relâchés dans le Parc national du Hohe Tauern en Autriche et 1997 pour la première reproduction dans le milieu naturel se réalise. « Aujourd’hui, la population à l’état sauvage est estimée à 130 oiseaux sur tout l’arc alpin dont une quinzaine de couples », indique Christian Couloumy, du Parc national des Ecrins, coordinateur gypaète pour le Dauphiné et qui sera sur le terrain pour accueillir le public le 11 octobre prochain, à l’occasion de la journée internationale de comptage du gypaète barbu dans les différents pays européens. Celle-ci se déroule depuis quatre ans et permet de sensibiliser l’opinion public sur cette population d’oiseaux encore fragile, bien qu’une quarantaine de naissances ait été enregistrée depuis le début de la réintroduction. Chaque année, de jeunes spécimens issus d’élevage, sont également relâchés dans la nature pour conforter la population sauvage. Bagués ou équipés d’un GPS, ils sont suivis par les observateurs dans le cadre de programmes scientifiques menés à l’échelle européenne.

De nombreux postes d’observation dans les différents départements alpins attendent le public ce 11 octobre. « L’an dernier, une centaine de bénévoles avait participé à l’opération sur la zone Dauphiné qui couvre les départements des Hautes-Alpes, de l’Isère et de la Drôme. Un seul oiseau avait été repéré dans l’Embrunais », précise encore Christian Couloumy. Du côté de la Haute-Savoie, où trois couples reproducteurs sont installés, un seul individu avait été observé sur le secteur Arve-Giffre. « Souvent, les observateurs le confondent avec le grand corbeau noir en raison de la similitude de leur queue », constate Etienne Marlé, d’Asters Haute-Savoie, qui centralise toutes les informations collectées ce jour-là pour les Alpes françaises. Il n’est pas facile d’observer le gypaète qui affectionne les crêtes élevées et niche dans des falaises très peu accessibles. Mais c’est bel et bien à cette période de l’année qu’il est le plus facile d’en apercevoir. Alors, ornithologues amateurs, à vos jumelles et à vos téléobjectifs !
Sophie Chanaron

Renseignements :
Pour la zone Dauphiné, Christian Couloumy du Parc des Ecrins 04 92 43 23 31
Pour la Savoie, Henri Suret du Parc de la Vanoise 04 79 07 80 97
Pour la Haute-Savoie, Asters Haute-Savoie, Etienne Marlé 04 50 93 08 48

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