© Pascal Saulay / Parc national des Écrins

Ces fleurs qui défient la haute altitude

Sur les îles du ciel, et si Darwin avait été alpiniste ? est le joli titre de la nouvelle exposition temporaire du Muséum de Grenoble ainsi que celui d’un documentaire de 52′ sur celles que l’on pourrait qualifier de guerrières des cimes ! A plus de 4000 mètres, de petites plantes résistent en effet parfaitement au froid, au vent, aux ultra-violets ou encore au manque d’eau.

Cette incroyable adaption à un milieu extrême fascine les botanistes depuis le 18e siècle. Le parcours de l’exposition et le film d’Olivier Alexandre, fruits d’une coproduction inédite, associant le 4e muséum d’histoire naturelle de France, le Parc des Ecrins, le Laboratoire d’écologie alpine (LECA), le Département de l’Isère et Nomade Production, vulgarisent les travaux scientifiques menés sur ce monde végétal d’altitude bigrement vivace. Depuis l’époque du célèbre naturaliste anglais, pour qui l’apparition des fleurs représentait un « abominable mystère », jusqu’à aujourd’hui. Et en particulier les recherches et explorations du programme Ecologie verticale, conduit par le Laboratoire d’écologie alpine (LECA), unité mixte de recherche CNRS/Université Grenoble Alpes et le Parc national des Ecrins.

Grâce aux dernières avancées de la génétique, les chercheurs grenoblois pensent que les gracieuses habitantes des hautes parois du massif des Ecrins ont donné naissance à certaines plantes à fleurs de montagne d’aujourd’hui. Parmi ces fleurs ayant survécu aux glaciations alpines par leurs formidables capacités d’adaptation, l’androsace pubescente, le saxifrage à feuilles opposées ou la renoncule des glaciers, trois espèces méconnues du grand public en raison de leur accès difficile à qui n’est pas un alpiniste accompli.
Sur les deux niveaux de l’Orangerie du muséum, le public va donc voir de près ces trois étonnantes résistantes, croiser Charles Darwin, frissonner devant la reconstitution du massif des Ecrins il y a près de 30 millions d’années en pleine période glaciaire, sourire devant une paire de chaussure en cuir à clous ou s’étonner devant des espèces florales et animales endémiques de milieux isolés, dont certaines disparues, issues des riches collections du Muséum. Quant au zoom sur la station alpine Joseph Fourier du Lautaret, unité mixte de services de l’Université Grenoble Alpes et du CNRS, chère à Serge Aubert, professeur de biologie végétale, disparu en 2015 et à qui un hommage a été rendu lors de l’inauguration, il montre combien il constitue un site d’études et de vulgarisation hors pair entre Isère et Hautes-Alpes. Plus de 2300 espèces originaires des montagnes du monde s’y épanouissent !

Sur les îles du ciel, et si Darwin avait été alpiniste ? éclaire bien le lien entre botanique, alpinisme et biologie évolutive par un propos très accessible, même aux plus jeunes, grâce à de nombreux dispositifs ludiques et interactifs. Mention spéciale au sac-à-dos graine d’explorateur, pour vivre l’expo en famille en mode expédition !


 

Quant au documentaire de 52′, réalisé par Olivier Alexandre et produit par Nomade Productions, dont vous pouvez voir le teaser ici, il est en vente au muséum (13€) ou l’on peut le télécharger ou commander le DVD ici. Il devrait aussi être visible dans les festivals de montagne ou de sciences en 2018 -il est sorti trop tard pour être par exemple dans la sélection des Rencontres Montagne et Sciences 2017 ou le festival d film de montagne d’Autrans 2017-, avant une probable diffusion à la télévision.

Exposition à l’Orangerie du muséum jusqu’au 26 août 2018. Animations pour le jeune public pendant les vacances scolaires. Visites guides sur réservation au 04 76 44 95 41 ou [email protected]

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