Démarrée en mai 2017, la procédure de renouvellement pour 15 ans du classement du Parc naturel régional de Chartreuse s’est achevée fin mai avec la signature du décret ad hoc par la Première ministre. Elle est intervenue après approbation par le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes de la troisième charte de ce parc naturel régional créé en 1995.
Le périmètre passe de 57 à 72 communes
72 communes ont adhéré à cette nouvelle charte qui couvre la période 2023-2038. Parmi elles, 15 nouvelles, 4 en Isère (La Flachère, Lumbin, Sainte-Marie-d’Alloix et Saint-Nicolas-de-Macherin) et 11 en Savoie, dont celles de la Communauté de communes du lac d’Aiguebelette -à l’exception d’Aiguebelette-le-Lac-, dans le massif de l’Epine, incursion jurassienne dans le massif préalpin de Chartreuse. « Nous n’avons perdu aucune commune par rapport à l’ancienne charte, et 15 ont même rejoint la structure, démontrant la valeur du label Parc naturel régional », souligne Dominique Escaron, président du syndicat mixte regroupant les collectivités adhérentes (72 communes, 7 EPCI, 2 Départements, la Région AURA). C’est ce syndicat qui met en œuvre la charte. « Le territoire du lac d’Aiguebelette dans le massif de l’Epine est très intéressant pour le PNR de Chartreuse parce qu’en terme d’attractivité touristique, nous pouvons désormais revendiquer une destination lac et montagne, très recherchée par les vacanciers ». L’élargissement au nord-ouest du périmètre du parc se cale aussi sur le corridor écologique faisant la continuité entre le Jura et les Alpes françaises et suisses, emprunté par de nombreuses espèces sauvages, dont le lynx.
Trois axes stratégiques
La stratégie de développement retenue dans le cadre de la révision de la charte, s’articule autour de trois axes : la préservation d’un territoire multifacettes façonné par l’agriculture et la sylviculture, la forêt couvrant 55% de son périmètre. « Grâce au parc, la forêt de la Grande Chartreuse a été labellisée forêt d’exception, au même titre que celle de Fontainebleau, et le bois de Chartreuse est devenu la première AOC non alimentaire de France », se félicite le président du PNR qui entend aussi trouver l’équilibre entre protection de ses ressources naturelles et culturelles et leur valorisation auprès des habitants du territoire comme des visiteurs. Ce deuxième axe de la charte vise par exemple à réduire de deux-tiers du rythme annuel de consommation des espaces, encourager la mobilité douce, les circuits courts ou la labellisation bio des exploitations agricoles (30% actuellement).
Enfin, dernier axe prioritaire pour les 15 années à venir, l’accélération dans les transitions sociales, économiques et environnementales. Beaucoup d’initiatives en la matière sont déjà engagées. « Dans le domaine de la réduction de la pollution lumineuse par exemple, 65% de nos communes éteignent déjà leur éclairage public entre minuit et 5 heures du matin. L’objectif est que l’ensemble de nos communes y arrivent d’ici à 2038 », ajoute Dominique Escaron.
L’humour pour sensibiliser
Sur le volet tourisme, et notamment l’accueil des visiteurs, le PNR de Chartreuse renouvelle sa campagne lancée il y a deux ans avec le Parc naturel régional du Massif des Bauges et le Pays Basque, intitulée Bienvenue chez nous. Elle veut inciter le grand pubic aux aux bons comportements dans la nature et pour cela utilise le second degré. Une campagne portée par Chartreuse Tourisme qui plaît beaucoup. À tel point que d’autres territoires l’ont reprise !