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Alpinisme à la Tsanteleina, la belle méconnue

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Un sommet qui culmine à 3 600  mètres, un magnifique belvédère sur la Vanoise et le Grand Paradis, un itinéraire sauvage, voilà quelques uns des atouts de la Tsanteleina. Mais la belle sait se faire désirer :  pour l’atteindre,  il faut cheminer sur un glacier avec crampons et piolet, et avaler près de 1 700 mètres de dénivelée. Une grande journée en perspective au départ de Val d’Isère ! 

Eh oui, il existe encore des coins de Vanoise à l’écart des foules ! La Tsanteleina est de ceux-là. Même un long week-end de fête nationale, qui fait migrer une bonne partie des citadins vers la montagne, vous serez sans doute seuls à y chanter la Marseillaise !

Pour avoir ce  privilège, garez-vous au-dessus de Val d’Isère au Fornet (1 930 m), l’un des plus hauts hameaux de France habités toute l’année, et prenez le sentier qui monte en direction du col de la Bailletta. Ce secteur fait partie de la réserve naturelle de la Bailletta (créée en 2001) et il n’est pas rare d’y croiser des bouquetins et des chamois. Le sentier grimpe assez fort dès le début, et serpente dans des alpages où paissent quelques moutons. Assez rapidement, vous découvrez une vue dégagée sur certains sommets de la Vanoise : pointe de Méan Martin, pointe de la Sana, Grande Motte…

Vers 2 700 mètres, vous quittez ce sentier belvédère au niveau d’un replat appelé Couart Dessus. Vous partez vers la droite, sur un dallage naturel de pierres qui permet de ne pas s’enfoncer dans le terrain spongieux. Aucun sentier ni cairn ne vient indiquer l’itinéraire à suivre, juste une sente tracée par le passage des précédents randonneurs.  Vous arrivez à un replat appelé plan des Nettes, un mot de patois local qui signifie sable fin. Il s’agit en effet d’une sorte de lac  ensablé, comme on en trouve souvent au pied des glaciers. 

L’air subtil de l’altitude

En suivant toujours la sente qui part légèrement vers la droite, vous arrivez au fond du vallon, puis vous remontez la moraine.  Un petit passage encaissé en biais à gauche (cairns) permet de rejoindre le glacier du Couart Dessus vers  3 150 mètres. Une fois sur le glacier, il est temps de sortir vos crampons, piolet et baudrier du sac, pour gravir les 450 mètres qui vous séparent encore du sommet. Une corde n’est pas superflue, pour éviter tout risque de glissade. Vous remontez droit devant vous la pente assez débonnaire  au début.  A la fin, ça se redresse quand même, et vous devez franchir un petit couloir à  35° entre deux sommets, la Tsanteleina  étant celui de droite. Vous débouchez sur des rochers et il ne reste qu’une arête rocheuse facile mais aérienne pour atteindre le sommet, situé à la frontière italienne à  3 602 mètres. Pas très large, il permet néanmoins de s’asseoir pour regarder à loisir la vue très dégagée : la Grande Sassière toute proche, la Grande Casse, la Grande Motte, l’Albaron, mais aussi le Grand Paradis, le mont Blanc et les Grandes Jorasses.  Après avoir abreuvé votre regard et respiré l’air subtil de l’altitude, vous revenez sur vos pas pour la descente. Attention à ne pas glisser dans le petit couloir du glacier : la descente, c’est toujours plus impressionnant !

Pour éviter ce grand dénivelée de 1 672 mètres, une solution :  partir du barrage du Saut, franchir le col de la Bailletta et rejoindre cet itinéraire. Avec un guide, vous pouvez même aller jusqu’au lac de la Sassière en voiture. Mais le départ du Fornet garantit une ambiance beaucoup plus sauvage que par la Sassière, ce qui représente un véritable luxe en Vanoise !

Jeanne Palay

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