A l’occasion de la rencontre annuelle nationale des délégués du Syndicat CGT des remontées mécaniques et des services des pistes, majoritaire parmi les personnels des sociétés exploitantes, Antoine Fatiga a rappelé que son organisation se battait pour la qualité sociale, indispensable pour la qualité de l’offre touristique.
Actumontagne : L’enneigement tardif et capricieux actuel vous font-ils craindre pour les acquis sociaux dans le secteur du tourisme hivernal ?
Antoine Fatiga : La situation est moins tendue qu’autour du 19-20 décembre dernier car la neige est tombée ces derniers jours, mais pas en abondance, loin de là. Après un début de saison 2014-2015 difficile, et cette saison-ci qui démarre encore plus difficilement, il ne faut pas que les employeurs traitent les personnels comme une variable d’ajustement quand les choses vont mal. Ils doivent absolument faire appel à la disposition légale de l’activité partielle, pour permettre aux saisoniers d’être embauchés à minima et donc d’être indemnisés au moins à hauteur du Smic.
Actumontagne : Mais que peuvent faire les employeurs si la neige manque ?
AF : Face aux aléas climatiques, il faut aussi réfléchir à d’autres pistes, à un modèle de station moins dépendant de la neige. Il faut diversifier les sites, ressortir les activités d’été si la neige vient à manquer. Peu l’ont fait pendant ces vacances de Noël. Il y a des solutions.
Actumontagne : Quelles actions allez-vous mener cette saison pour faire avancer le progrès social ?
AF : Traditionnellement, nous allons à la rencontre du grand public au péage de Chambéry lors des vacances de février. Nous le ferons encore cette année pour le symbole. Mais, nous allons surtout nous inviter à Grand Ski à Chambéry, les 26 et 27 janvier, l’événement qui rassemble les tours opérateurs du monde entier. Nous allons rappeler aux professionnels du tourisme que la qualité de l’offre touristique dépend de la qualité sociale. Nous demanderons aussi à nouveau aux employeurs de partager les richesses du tourisme hivernal. Pour rappel, le chiffre d’affaires des remontées mécaniques, donné par Montagne Leaders n’a cessé de progresser depuis 10 ans pour atteindre 1,3 milliards l’an dernier. Or dans le même temps, le nombre de salariés est passé de 7200 à 6400 aujourd’hui.
Propos recueillis par Sophie Chanaron