C’est à La Plagne que les Rencontres Climat Météo Montagne, nées à l’Alpe d’Huez à la fin des années 90, sont revenues dans le paysage événementiel, après 4 ans d’absence. Remise en route réussie, avec un beau plateau d’intervenants et la confirmation que météo et climat, sont des sujets qui préoccupent et qui passionnent.
Actumontagne : Comment s’est fait le relancement des Rencontres Météo Montagne ?
Christian Reberbel : C’est grâce à Charles-Ange Ginesy, président de l’Association nationale des maires de stations de montagne, qui m’a permis de trouver des fonds. Je tiens aussi à saluer l’Afmont, l’association des fournisseurs de matériels et services pour la montagne, sans qui l’événement n’aurait pu voir le jour. Deux changements par rapport aux éditions précédentes : l’intégration plus affirmée de la dimension climat à travers l’intitulé Rencontres Climat Météo Montagne et l’adoption d’une formule itinérante, dans un esprit des compagnons. Notre Tour de France est donc parti de La Plagne, la première à nous dire banco. L’année prochaine, elles auront lieu à Val Thorens.
Actumontagne : Quel est l’objectif de cet événement ?
Christian Reverbel : Réunissant le monde de l’information météo et gens de la montagne, mais accessibles au grand public curieux, les Rencontres Climat Météo Montagne ont pour objectif de sensibiliser les professionnels de la météo aux spécificités de l’environnement montagnard et de contribuer à la qualité des bulletins météo. A la fin des années 90, la montagne souffrait dans ces bulletins d’un discours simpliste et souvent anxiogène, qui ne reflétait pas la réalité du terrain et le travail effectué par les équipes des domaines skiables pour les sécuriser et les rendre accessibles. Les journalistes météo se focalisaient surtout sur les risques d’avalanches ou sur le manque de neige dans les domaines skiables, avec pour conséquence d’inciter les gens à choisir une autre destination que la montagne !
Actumontagne : Il y a bien des problèmes d’enneigement en montagne depuis plusieurs années ?
Christian Reverbel : Bien sûr ! Depuis le milieu des années 80, il tombe effectivement moins de neige. Les épisodes neigeux sont plus courts et moins importants qu’il y a 50 ans. A l’époque, un bel épisode de neige, c’était des chutes de 40 à 60 cm de neige, aujourd’hui, un bel épisode c’est entre 10 et 40 cm. Autrefois, nous avions environ entre 7 et 11 grosses chutes par hiver, depuis plusieurs années, nous sommes entre 3 et 5 ! Les exploitants se sont adaptés à cette situation, faisant pâturer les troupeaux sur les pistes l’été pour les entretenir ou s’équipant en neige de culture et en matériel de damage ultra-performant. Résultat, avec 15 centimètres de neige, et le début de cette saison en a apporté la preuve, on peut skier. Or, dans la tête du grand public, si on ne leur dit pas qu’il y a 40 cm au pied des pistes, ils ne viennent pas. C’est pour cela qu’il est important que montagnards et journalistes météo échangent sur la spécificité de l’environnement d’altitude, pour trouver la bonne sémantique et les bonnes images pour évoquer la montagne !