La première édition de Génération Montagne, opération visant à reconquérir les jeunes de 8 à 25 ans, pilotée par Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme et l’ANMSM, a été un franc succès. Elle pourrait même devenir un label tant l’enjeu du renouvellement générationnel des clients de demain de la montagne est crucial.
Actumontagne : Quel bilan tirez-vous de la première édition de Génértion Montagne, organisée du 1er avril au 2 mai derniers ?
Lionel Flasseur : La mobilisation des partenaires a été réelle et concrète, c’est plus qu’encourageant ! Plus de 150 temps forts et offres de séjour, avec une plutôt bonne répartition géographique, ont été proposés pendant un mois. C’est le double du nombre envisagé au départ. La presse a également bien relayé le sujet, c’est un signe très positif. Le dispositif digital a aussi bien fonctionné, avec plus de 50 000 visiteurs uniques venus consulter les offres sur le site Internet dédié generationmontagne.com. La page Facebook a frôlé les 50 000 fans et plus 4000 abonnés ont été recensés sur Twitter. Maintenant, nous voulons qu’elle monte encore en puissance, la quarantaine d’acteurs socio-professionnels de la montagne et du tourisme en Auvergne-Rhône-Alpes s’étant engagés pour une durée minimum de 3 ans.
Actumontagne : Alors quelle forme prendra-t-elle en 2018 ?
Lionel Flasseur : Notre ambition est encore plus forte ! Nous voulons notamment doubler le nombre d’offres pensées spécifiquement pour les jeunes, et cela hiver comme été. Nous visons également l’adhésion de plus 170 stations, contre 70 cette année. L’Organisation Internationale du Tourisme Social (OITS), qui a suivi l’opération, s’est associée avec nous pour emmener dans le sillage d’Auvergne-Rhône-Alpes, d’autres territoires, voire d’autres massifs à l’international, comme les Ardennes belges ou l’Italie du Nord, confrontés eux-aussi à la problématique du manque d’attractivité de la montagne auprès des jeunes. Je pense qu’il faut vraiment envisager l’opération en année longue, et non plus sur un seul mois, période trop courte pour changer les esprits. Il faut qu’elle migre d’un esprit très promo, à une action plus en profondeur, tout en gardant un temps fort. Dans cette approche-là, d’autres partenaires pourraient nous rejoindre, comme l’Education nationale, par exemple, qui pourrait jouer un rôle, parce que Génération Montagne ne représente pas seulement des enjeux économiques. Elle véhicule aussi des valeurs autour de la confiance en soi et du partage, comme l’attestent plusieurs études sur les bienfaits de la montagne auprès des jeunes.
Actumontagne : Génération Montagne est-elle en train de devenir une marque collective ?
Lionel Flasseur : On y travaille, mais je pense davantage à un label, qui pourrait labelliser les nombreux événements et offres existant aujourd’hui pour les jeunes, en plus de ceux de Génération Montagne. Dans le cadre du dernier Printemps du ski, il y avait ainsi beaucoup de propositions similaires à celles conçues dans celui de Génération Montagne. Il faut jouer la complémentarité, mutualiser les initiatives et l’ensemble des acteurs. Nous étudions actuellement ce que peut apporter la labellisation de tous ces événements, notamment pour en amplifier l’impact et la notoriété. Si cette piste de réflexion se confirme, les premières labellisations Génération Montagne pourraient apparaître dès le début de l’hiver.
Propos recueillis par Sophie Chanaron