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Ambassadeurs de la Marque Savoie

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De plus en plus convoitée la petite croix stylisée rouge de la Marque Savoie ! Cette marque collective de qualité, qui valorise les produits issus du terroir savoyard, réunit à ce jour une petite cinquantaine d’entreprises. Rencontre avec trois ambassadeurs du Made in Savoie : à l’heure où les vendanges 2012 s’achèvent, deux vignerons, et aussi un restaurateur, le premier à arborer le logo Marque Savoie.

En poussant la porte du tout nouveau caveau du Gaec Edmond Jacquin et Fils, à Jongieux, au pied de la Dent du Chat, dans l’Avant-Pays Savoyard, le visiteur sait que les poncifs sur les vins de Savoie, du genre « des vins tout juste bons à accompagner tartiflette et autres raclettes », n’ont plus court. Chez les Jacquin, on est vigneron de père en fils. Le père, Edmond, disparu il y a un an, a inscrit son domaine viticole dans la voie de l’agriculture durable dès les années 60, à une époque où cette appellation ne faisait pas florès. Reprise par Patrice et Jean-François Jacquin, l’exploitation mise sur la qualité plutôt que les rendements, perpétuant la cueillette des raisins à la main pour la totalité de son vignoble, soit 35 ha. Dont 30 en propriété, et cinq en fermage autour du joli château de Bergin, dont les cépages sont principalement en Jacquère et rélèvent des vendanges tardives.
Le domaine travaille selon les critères de l’agriculture raisonnée, bannissant notamment les traitements acaricides au profit des prédateurs naturels. Ici, et en particuclier sur les cinq hectares loués du château Bergin, situé en limite de zone Natura 2000, on se plaît à entretenir un tapis végétal au pied des vignes. Sa biodiversité leur apporte de précieux micros-nutriments. « Mes deux fils, qui gèrent les parcelles du domaine sur Yenne, envisagent de les passer en bio », indique Patrice Jacquin.

Le domaine produit quelque 300 000 bouteilles par an, réparties en vin blanc (principalement Roussette), vin rouge (Mondeuse) et un peu de rosé. 40% des volumes portent la fameuse marque collective savoyarde. « Le client souhaite davantage de repères. Il veut être rassuré par son achat. La Marque Savoie est un gage de qualité pour lui, et pour nous, c’est une reconnaissance pour notre savoir-faire », explique le vigneron savoyard qui souhaite développer la vente au détail. Grâce à la Marque Savoie, mais aussi grâce à son nouveau caveau, très lumineux et au design contemporain, créé pour mieux accueillir les groupes et attirer une nouvelle clientèle, plus jeune.

Jean Henriquet du domaine de Méjane

Jean-Georges Jaquet dans ses vignes
 
C’est en 1995 que la famille Henriquet achète le Domaine de Méjane à Saint-Jean-de-la Porte, dans la Combe de Savoie, à deux pas de la forteresse de Miolans. La propriété est alors abandonnée depuis 50 ans. Il faudra cinq ans de travaux pour remettre en état le domaine, et réaliser les premières vendanges. Les Henriquet ont fait le pari de la technologie, en équipant la cave de vastes cuves en inox et d’un pressoir pneumatique dernier cri. De même, les 14 hectares de vignes, entretenus selon les critères de l’agriculture raisonnée, sont vendangées à la machine, « sans que cela nuise à la qualité des vins », tient à préciser Jean-Georges Henriquet, qui, s’il a passé la main à ses deux enfants, reste très présent sur l’exploitation. Le trésor du domaine ? La parcelle du clos, 2 ha d’un seul tenant, qui abrite le conservatoire de vieux cépages, dont le fameux persan. L’endroit est aussi un lieu d’expérimentation en matière de sélection de cépages pour la Chambre d’agriculture de la Savoie. Quelque 100 000 bouteilles sortent de la cave du domaine, dont plusieurs portent la Marque Savoie, certification de provenance et gage de qualité pour le consommateur.

Les Henriquet développent par ailleurs une importante activité de pépinière viticole, l’une des plus importantes en France : quelque 900 000 plans sont greffés chaque année dans la pépinière ! Celle-ci fournit entre 15 et 20 millions de plans aux différents vignobles français (Champagne, Bourgogne, Bordelais…). « Ici, nous avons une terre et un climat très favorables pour la culture des plans de vigne », se félicite Jean Henriquet.

Eric Jacquet, premier restaurateur à porter la Marque Savoie

Eric Jacquet et son épouse Laetitia
Eric Jacquet et son épouse Laetitia

En 2012, la Marque Savoie s’est étendue à la restauration, avec l’entrée du premier adhérent de la filière, l’hôtel-restaurant La Source, installé à Saint-Jean-de-Chevelu, au-dessus du lac du Bourget, de l’autre côté du tunnel du Chat. Un établissement familial créé en 1954 par le père de l’actuel propriétaire et chef, Eric Jacquet. Ce dernier est un ardent défenseur des produits du terroir savoyard. Ils composent l’essentiel de sa carte dans laquelle il a supprimé la fondue. « Elle ne correspondait plus à la cuisine que nous voulons faire, et nos clients adhèrent ». Parmi les produits made in Savoie travaillés par le chef, du lavaret pêché par Olivier Parpillon dans le lac du Bourget, des pleurotes en provenance de la champignognière de la Motte-Servolex, des fruits des vergers environnants, des fromages parmi les sept appellations d’origines des Pays de Savoie, du Génépi d’un liquoriste local, du café torréfié à la Brûlerie de Chanaz et beaucoup de vins des domaines alentours, dont une belle Mondeuse vieilles vignes Edmond Jacquin et fils ou des crus du domaine de Méjane. Bref, beaucoup de produits sélectionnés dans un rayon de moins de 50 km, parfois porteurs de la Marque Savoie. On n’est jamais aussi bien servi que par ses pairs ! Le cahier des charges pour un restaurant voulant afficher la Marque Savoie : proposer au-moins 30% de vins de Savoie AOC sur sa carte et servir au moins trois des sept fromages en AOP/IGP des Pays de Savoie en plateau ou en assiette. Un confrère d’Eric Jacquet vient à son tour d’être affilié à la Marque Savoie, le restaurant Joly Site à Combloux dont la particularité est sa carte des vins, à 100% issus des vignobles de Savoie. A qui le tour ?

Sophie Chanaron

 

 

 

 

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