Armand Fayard, conservateur du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble

Le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble est l’un des plus anciens lieux culturels de la cité alpine. Construit entre 1848 et 1851, il s’inscrit aujourd’hui parmi les quatre premiers muséums de province, fort d’une collection de quelque 1,5 millions de spécimens. A la tête de cette vénérable institution depuis 1979, Armand Fayard nous parle de cet espace majeur dédié à la culture scientifique.

Dauphiné Montagnes : L’histoire de la naissance du Muséum est assez exceptionnelle et met en scène nombre d’humanistes célèbres ?

Armand Fayard : Aux débuts des années 1770, Henri Gagnon, grand père de Stendhal, ouvre son salon personnel et sa bibliothèque aux intellectuels de la ville de Grenoble. De ces rencontres va naître le Cabinet de curiosités, l’ancêtre du Muséum. Plus d’un siècle durant, hommes de lettres, hommes de sciences, artistes et politiques tels Champollion, Stendhal, Clos-Bey… vont se retrouver pour discuter, examiner les choses de la Nature et constituer des collections de plus en plus variées et abondantes. C’est entre 1848 et 1851 qu’est entreprise la construction d’un muséum au sein du Jardin des plantes. Ses premiers conservateurs remplissent ses salles de collections en provenance de tous les continents. Puis, pour diverses raisons, l’établissement entre dans une longue période de sommeil pour renaître sous son visage actuel en 1991 : 2800 m² de salles consacrées à la minéralogie, la montagne vivante, les insectes, l’atlas… avec des spécimens d’espèces animales, minérales ou végétales présentés de façon moderne :jeux de lumière, séquences sonores ou bornes interactives.



D.M. La présentation de l’exposition permanente remonte maintenant à 13 ans. Songez-vous à la remodeler ?

A.F. : Nous avons effectivement des projets de refonte des expositions longue durée. Nous nous attelons par exemple à la construction d’une nouvelle exposition longue durée, Paroles de terre, accessible au public fin 2004. Elle s’appuiera sur des collections de fossiles qui ne sont pas encore publiques.

D.M. : Votre fonds est assez considérable avec 1,5 millions de spécimens. Quelles sont les pièces majeures du Muséum et sont-elles visibles ?
A.F : Pour un musée d’histoire naturelle, tout est intéressant mais j’envisage d’ici deux à trois ans, de sortir des réserves des pièces qui font véritablement le rayonnement d’une institution. Nous les choisirons en fonction de leur dimension historique, patrimoniale, culturelle. Elles ne seront pas forcément spectaculaires mais d’une valeur scientifique remarquable. Je pense par exemple à des types, ces pièces étalons qui servent de référent à toutes les autres découvertes d’une même famille d’espèces. Nous avons aussi des pièces qui ont appartenues à de grands personnages.

D.M. : Les expositions temporaires représentent les temps forts de l’activité du Muséum. Quelle est la prochaine du genre ?
A.F. : Pour le Muséum, les expositions temporaires, d’une durée moyenne entre 3 et 6 mois, montrent effectivement que cet établissement est vivant et inséré dans son temps. Nous ouvrons la saison culturelle avec une manifestation intitulée  » Instants de vie, fragments de science  » présentée du 9 octobre 2004 au 2 janvier 2005 dont l’objectif est un appel à participer à l’imagination créatrice de la vie et un rappel des vertus de l’observation calme, mesurée, échappant au rythme trépidant de notre société.

DM. : Des fondateurs prestigieux, des collections de grande valeur, une animation dynamique, quels autres atouts mettriez-vous en avant pour faire venir le public ?
A.F : Au-delà du fait qu’il s’agit actuellement de la seule institution de dimension européenne en Rhône-Alpes dédiée au berceau de l’humanité, elle se distingue par la place qu’elle accorde au thème de la montagne qui permet aux visiteurs de mettre du sens à ce qu’ils rencontrent en se promenant dans les environs. Enfin, le Muséum est situé dans un site exceptionnel, le Jardin des plantes. On peut donc s’instruire, se cultiver, s’interroger au Muséum et se détendre dans l’ambiance bucolique du parc.

Propos recueillis par Sophie Chanaron










Entrée muséum 2,20 euros, gratuit pour les moins de 18 ans du 1/10 au 31/5. Exposition « Instants de vie, fragments de science  » du 9/10 au 2/01 entrée gratuite

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