Les via ferrata du Levassaix et du Cochet, situées respectivement à proximité de Saint-Martin-de-Belleville et des Menuires, ont nécessité l’implantation dans la roche de plusieurs centaines de mètres de câbles et d’une multitude d’échelons et autres barreaux métalliques. Gabriel Jay, responsable du bureau des guides de la vallée des Belleville, nous éclaire sur leur installation.
actumontagne.com : Combien de temps faut-il pour créer une via ferrata ?
Gabriel Jay : Celle du Levassaix a demandé dix jours de travail à six personnes, celle du Cochet quinze jours à sept personnes (à la fois des guides et des employés d’une société spécialisée dans les travaux acrobatiques). Mais il arrive souvent qu’on fasse quelques modifications après plusieurs semaines d’utilisation par le public, par exemple pour rajouter des échelons dans des passages qui s’avèrent plus délicats que prévu. Parce que dans un premier temps, nous essayons toujours d’installer le minimum d’éléments artificiels sur le parcours.
actumontagne.com : Quel est le processus de fabrication d’une via ferrata ?
G.J. : Nous commençons par une étude de faisabilité : il s’agit d’imaginer les grandes lignes du parcours et d’examiner la qualité du rocher. Cette étape est en fait un repérage visuel d’une demi-journée ou d’une journée. Après ça, nous installons les premiers pitons dans la falaise et marquons, à l’aide d’une bombe de peinture, les points d’ancrage, c’est-à-dire les endroits où seront implantés les échelons, les barreaux métalliques,etc…
actumontagne.com : L’étape suivante, c’est la pose des câbles, des marches pour les pieds…
G.J. : Nous faisons des trous de vingt centimètres dans la roche, dans lesquels nous installons les « queues de cochon » galvanisées (anti-rouille) sur lesquelles sera accroché le câble. Ce n’est pas toujours évident : sur la via ferrata du Cochet, les mèches de perceuses étaient bonnes à jeter tous les trois trous, car il s’agit de quartzite, un rocher extrêmement dur. Les échelons et barreaux métalliques sont quant à eux collés avec de la résine ultra résistante.
actumontagne.com : Cette phase est particulièrement spectaculaire…
G.J. : Oui, car nous travaillons en étant suspendus à la paroi, plus précisément aux pitons préalablement installés. De plus, les câbles sont amenés par hélicoptères, de même que les compresseurs et/ou groupe électrogènes qui servent à alimenter les perceuses électriques dont nous nous servons pour faire les trous dans la roche. Le compresseur est soit posé au sol, soit accroché aux pitons, et les perceuses sont reliées à ce compresseur par des tuyaux.
actumontagne.com : Quand la via ferrata peut-elle être ouverte au public ?
G.J. : Après avoir fini d’aménager la via ferrata, les guides vont eux-mêmes la tester. Nous faisons aussi appel à des amis, qui ne sont pas tous des alpinistes confirmés, afin de déterminer quel est le niveau requis pour la via ferrata que nous avons installée, et le signaler sur les panneaux de présentation de l’itinéraire où sont indiquées les recommandations d’usage.
Propos recueillis par Martin Léger
Plus d’infos : bureau des guides de la Vallée des Belleville : 04 79 01 04 15 (Les Menuires) ou 04 79 00 70 54 (Val Thorens) ; www.guides-belleville.com ; guides-belleville@wanadoo.fr