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De Chamonix au Ladakh, la marcheuse des hautes terres

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Catherine Mangeot a posé son camp de base à Chamonix depuis longtemps. Mais cette photographe et ethnologue quitte souvent le Mont-Blanc pour s’immerger dans d’autres vallées d’altitude, de l’Himalaya  à l’Amérique du sud. Rencontre entre deux voyages.

“Le Ladakh est devenu mon lieu de prédilection depuis de nombreuses années, ma deuxième patrie. C’est un désert d’altitude, où je vais à la rencontre d’un peuple paisible, baigné de croyance bouddhique, et qui a réussi à s’adapter avec intelligence à un environnement hostile pour y vivre en harmonie, sans le détruire. J’ai été conquise par ce peuple indépendant, attachant, simple mais curieux de l’autre, plein de bonne humeur et facétieux”, explique Catherine Mangeot, qui partage plusieurs mois par an la vie des habitants de ce petit territoire du nord de l’Inde.
C’est à la fois avec le regard d’une photographe et celui d’une ethnologue qu’elle parcourt les hautes vallées himalayennes, andines, ou les déserts du Sahara et d’Atacama, au Chili. Ses photos accompagnent ses recherches, notamment sur les techniques qui ont permis l’adaptation des gens d’en haut aux exigences d’un milieu naturel extrême. Ainsi évoque-t-elle avec admiration le système de captage de l’eau de fonte des glaciers pour l’irrigation, ou les multiples processus de transformation de l’orge mis au point par les Ladakhis. Elle restitue ses recherches à l’aide d’expositions photos (en 2005 à Chamonix, 2006-2007 à Grenoble) et de publications (livres et revues). Par ailleurs, elle collabore régulièrement avec le musée de l’Homme et le musée du Quai Branly.

À chaque fois plus loin
Parmi ses nombreux diplômes (ethnologie, arts plastiques…), Catherine Mangeot est aussi accompagnatrice en montagne. C’est d’ailleurs par passion de la montagne qu’elle s’est définitivement installée à Chamonix depuis une bonne trentaine d’années, alors qu’elle est originaire de la région parisienne.
En tant qu’accompagnatrice, elle a souvent guidé des groupes pour le voyagiste Terre d’Aventure, mais elle avoue déplorer l’aspect de plus en plus “consommateur” de nombreux touristes. “Aujourd’hui, je suis plus sélective, je n’emmène que des gens que je connais, qui ont vraiment envie d’aller à la découverte de l’autre”. Une exigence que l’on ressent aussi dans ses photos, dotées d’un petit “plus” (un regard, une lumière) qui les distingue des autres.
Agée de 58 ans, Catherine Mangeot, la marcheuse solitaire, n’a pas l’intention de ranger ses semelles de vent. Parmi ses projets, elle évoque une exposition photo collective sur le thème “Montagnes insolites” à Chamonix pour l’été 2007 et bien sûr un voyage au Ladakh. Un de plus, mais “à pied, on met du temps pour découvrir un pays. J’explore à chaque fois plus loin. Au pied d’un col, j’ai envie d’aller voir derrière”. Une curiosité insatiable qui la guide et déroule son fil de vie.
Jeanne Palay

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