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Des glaciologues pédagogues à Chamonix

Pour expliquer au grand public le changement climatique et le recul de la Mer de glace, plus grand glacier français, la Compagnie du Mont-Blanc qui gère le site du Montenvers, a missionné trois glaciologues qui s’y relaient quotidiennement. De la vulgarisation scientifique très instructive et à l’encontre du catastrophisme ambiant.

Luc Moreau, Sylvain Coutterand (photo) et Ludovic Ravanel scrutent depuis longtemps les glaciers, ceux du Mont-Blanc en particulier. Très pédagogues, ces trois scientifiques interviennent en relais depuis la terrasse principale du site du Montenvers pour évoquer la Mer de glace, dont la perte de volume au niveau de sa langue terminale, et son noircissement, inquiètent légitimement le quidam.

 

 

Et pourtant, selon ces trois spécialistes rien d’inquiétant. S’ils ne nient pas le réchauffement de la terre et constatent l’accélération de la fonte des glaciers ces vingt-cinq dernières années, ils rappellent que ce phénomène n’est pas nouveau. Et surtout que personne ne sait s’il va durer. Dans leurs propos nuancés, ils soulignent le fait que plus on remonte vers l’amont du glacier de la Mer de glace, moins les pertes de volume sont importantes, voire inexistantes au-dessus de 4000 mètres. Concernant le noircissement du glacier, très visible depuis les Terrasses du Montenvers, s’il est peu esthétique, il témoigne de l’écoulement des matériaux provoqués par la décrue glaciaire et qui se retrouvent ainsi à ciel ouvert au fil des années. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Sous cette couche de pierres sombres, il reste encore 120 mètres de glace. Pour ces trois glaciologues, le Mer de glace, comme nombre de grands glaciers de la planète ne vont pas disparaître demain, qu’on se rassure !

 


 

Quant aux causes du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers, les trois glaciologues affichent là encore une position modérée. “L’homme a indéniablement sa part de responsabilité dans le réchauffement climatique, mais il faut aussi prendre en compte les paramètres naturels, et notamment l’activité solaire”, tempère Sylvain Coutterand, qui ne cautionne ni les théories catastrophiques du Giec, ni celles des sceptiques, emmenés par Claude Allègre. Des propos rassurants qui ne dispensent cependant pas chacun d’entre nous d’être plus respecteux avec l’environnement, dans son quotidien.
Sophie Chanaron
Dans le secret de la Mer de glace. Lectures quotidiennes du paysage par un glaciologue au Montenvers. 10h12h30 et 13h30-16h30

 

 

 

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