Camp de base pour découvrir la Tarentaise, Moûtiers, qui a fait le pari de l’intercommunalité pour assurer son avenir, met les bouchées doubles cet été pour pour renforcer son attractivité. Avec entre autres, une nouvelle organisation et un programme d’animations très dense, comme l’explique Fabrice Pannekoucke, maire de Moûtiers et président de la Communauté de Communes Cœur de Tarentaise.
Actumontagne : Avec la loi NOTRe relative à la nouvelle organisation territoriale de la République, la compétence tourisme passe au niveau de la Communauté de communes. Quid de l’Épic Moûtiers Tourisme, créé en 2015 ?
Fabrice Pannekoucke : Pour rappel, nous avions créé l’Épic (Établissement public à caractère industriel et commercial) pour gérer la Maison du tourisme et le Centre culturel Marius Hudry (CCMH) en remplacement d’une association qui portait jusqu’alors le tourisme à Moûtiers. Un statut qui n’était pas adapté pour peser dans les discussions face aux grosses cylindrées de notre territoire (ndlr : Les Belleville, commune support des Menuires et de Val Thorens). Le passage à l’Épic s’est traduit physiquement par le déplacement de la Maison du tourisme, jusqu’ici regroupée avec le Centre culturel, dans le bâtiment de l’ancienne poste, square de la Liberté, en cœur de ville. Donc bien plus accessible pour nos visiteurs. Avec la loi NOTRe, la compétence tourisme est effectivement passée au niveau de la Communauté de communes, puisque notre office n’est pas classé. Au 1er juillet, l’Épic disparaît au profit de deux régies autonomes, l’une adossée à la ville pour gérer le CCMH, et une autre adossée à la CC pour la promotion touristique de ses sept communes, dont Moûtiers.
Actumontagne : Pourquoi le choix de ce statut juridique ?
FP : Après arbitrages, il s’est révélé le plus approprié. La régie autonome s’inscrit dans le prolongement de la collectivité, avec un budget annexe, d’où une grande transparence dans la gestion. Cette forme juridique satisfait ceux qui plaidaient pour l’association, grâce à sa meilleure souplesse administrative, comme ceux, qui comme moi, souhaitaient maintenir un lien étroit avec la collectivité. C’est un conseil exécutif qui en a la gouvernance, avec une administration au quotidien assurée par un directeur. La Maison du Tourisme comme le CCMH conservent leurs effectifs dédiés, à savoir trois personnes pour la première, et deux et demi pour le second. Un tel effectif pour le patrimoine et la culture, c’est plutôt pas mal pour une ville de moins de 4000 habitants !
Actumontagne : Effectivement, mais le patrimoine, est bien l’un des atouts majeurs de Moûtiers ?
FP : Tout à fait, d’ailleurs, je me félicite que l’association des Guides du Patrimoine des Pays de Savoie (GPPS) ait choisi d’installer son siège au centre culturel de Moûtiers, c’est une forme de reconnaissance pour la dimension culturelle de notre ville. Je suis convaincu que notre ville peut effectivement rayonner par son histoire, mais, ça ne peut pas être l’entrée unique dans la ville, sinon elle la réduit à une image trop vieilles pierres, synonyme de ville éteinte pour un bourg-centre comme le nôtre. Moi, je veux donner une image punchy de Moûtiers, tout en nous appuyant sur le patrimoine pour la notoriété de la ville. Dans cette perspective, le Conseil municipal vient de prendre une délibération de principe pour aménager la crypte sous la cathédrale Saint-Pierre, en centre d’interprétation des arts sacrés. Il valorisera ses trésors et l’édifice lui-même qui a fêté son millénaire en 2016. L’entrée se fera par les jardins, dans le prolongement du Musée des traditions populaires. A la clé, nous aurons à Moûtiers un lieu très rare.
Actumontagne : Qu’entendez-vous par ville punchy ?
FP : Une ville dynamique et encore plus animée, grâce à l’implication des associations et des commerçants, et l’exploitation de notre vocation de “hub de transit en Tarentaise”, grâce aux nouveaux aménagements faits, dont un point d’accueil 3 Vallées, ou à venir, autour de la gare de Moûtiers. Notre volonté est d’inciter les voyageurs en attente de leur train, de profiter de nos boutiques, de nos cafés et restaurants, de nos animations. A ce titre, notre programmation estivale 2017 est riche comme jamais je crois. Nous lançons notamment un nouveau rendez-vous estival, les Festiv’de Moûtiers. Tous les mercredis du 19 juillet au 16 août, il va y avoir des concerts de rue avec deux groupes en soirée, des stands avec des produits artisanaux et des commerçants qui jouent le jeu avec des ouvertures tardives. Les 2 et 9 août, nous accueillons deux concerts du Festival de musique et d’art baroque en Tarentaise, le 23e Salon de Peinture et de Sculpture, le marché artisanal et la grande braderie des commerçants, en plus des deux marchés hebdomadaires. Sur un plan sportif, le 6 juillet, Moûtiers est le point de départ du Tour cycliste de Tarentaise, après avoir été le 18 juin dernier, la ville départ, de passage et d’arrivée du Tour cycliste Savoie Mont-Blanc !
Actumontagne : Un premier pas vers l’accueil du Tour de France, qui offrirait un coup de projecteur incomparable sur Moûtiers ?
FP : On y pense, mais comme le dit Christian Prud’homme, le directeur du Tour de France, nous ne sommes pas les seuls ! Nous travaillons à un projet au niveau de la Communauté de communes avec André Plaisance, le maire des Belleville. Ce qui ferait sens, c’est l’arrivée d’une étape dans l’une des stations d’altitude de notre territoire, avec le lendemain un départ des coureurs à Moûtiers.
Propos recueillis par Sophie Chanaron