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Freestyler précoce

 


Tout juste ado, Thomas Krief, de L’Alpe d’Huez, fait déjà partie des meilleurs freestylers français. En témoigne ses deux victoires en catégorie “kids”, de la tournée Bouygues Telecom freestyle tour, l’an dernier et cette année. Portrait de celui qui pourrait bien être le futur Candide Thovex*.


Vêtements amples, bonnet qui lui tombe légèrement sur les yeux, chaîne en argent autour du coup et un diamant dans chaque oreille. Thomas Krief a presque une allure de rappeur américain, la grosse tête en moins. Lorsque nous l’avons rencontré aux Deux Alpes, à l’occasion du Mondial du ski, le freestyler de L’Alpe d’Huez a semblé surpris, voire presque gêné, qu’on souhaite l’interviewer. Lui le petit jeune, qui accompagnait ce jour-là, pour présenter la tournée Bouygues Telecom freestyle tour, le champion du monde de half pipe 2005 Mathias Wecxsteen, son aîné de treize ans.




Pourtant, Thomas Krief mérite qu’on s’attarde sur son parcours. Débuts sur les skis à l’âge de 2 ans, à L’Alpe d’Huez. Premières compétitions, en slalom, à cinq ans. L’année suivante, il commence le freeride avec son père Yann, ancien semi-pro qui gère aujourd’hui sa carrière.
A 7 ans, il débute le freestyle et trouve ses premiers sponsors. Et à 9 ans, un premier rêve qui se réalise, avec une participation, en tant qu’invité, à l’US Open, l’une des compétitions majeures de la planète freestyle. Malgré la possibilité d’une carrière pro qui se dessine alors, Thomas ne s’emballe pas. “Je n’ai pas envie de me prendre la tête en pensant trop à l’avenir. Ce que je veux, c’est avant tout prendre du plaisir à skier. Et peu importe que je skie avec des pro-riders ou des débutants.” L’essentiel étant de partager avec d’autres sa passion de la glisse, qui lui permet de se “vider la tête et d’oublier tous les problèmes”.


Un immeuble de douze étages


 




S’il se consacre aujourd’hui principalement au freestyle, Thomas n’est pas sectaire. Pour lui, la journée idéale débute par “trois heures de freeride dans de la grosse poudreuse le matin, par beau temps, puis une après-midi passée sur le snowpark avec les potes, avant une petite session rail en nocturne (rampes métalliques sur lesquelles glissent les skieurs, ndlr), et un bon jacuzzi pour finir”. 
Outre ses victoires chez les jeunes lors de la tournée Bouygues Telecom freestyle tour (en 2005 et 2006) et à l’US Open (en 2004), Thomas se distingue aussi par des exploits plus “insolites”. Parmi ceux-ci, sa descente à skis de l’hôtel Royal Ours Blanc à L’Alpe d’Huez, en sautant un à un les toits en escalier des douze étages de l’édifice. Autre performance remarquable : son “slide” sur un rail de 43 mètres de long, ce qui en fait le co-recordman du monde. “C’était aux Grand Montets en 2004. On était plusieurs pro-riders à le tenter, et j’ai eu la chance de le réussir en premier. C’est sûr que ça m’a fait plaisir, mais je ne l’avais pas tenté dans un esprit de compétition, pour battre les autres.” Modeste, Thomas Krief n’a pas oublié qu’avant d’être son futur métier à plein temps (il continue normalement sa scolarisation pour le moment), le ski reste d’abord un jeu.


Martin Léger


* La superstar française et internationale de la discipline.



 

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