Deuxième édition réussie pour le Snowboard Garden Festival à Grenoble. Public au rendez-vous -famille en journée, étudiants et moins de 40 ans en soirée-, et participation impliquée d’une belle brochette de talents de la discipline, protagonistes des films projetés ou en représentation pour leurs sponsors.
Pour sa seconde édition, le Snowboard Garden Festival est monté d’un cran, accueillant plus de 25000 personnes sur les trois jours, dans le village dressé au cœur du parc Paul Mistral à Grenoble. « En misant sur l’interactivité, nous avons réussi à bien retranscrire auprès du grand public l’esprit du snowboard », explique Nicolas Didry, chef de projets du SGF. « Les marques et les partenaires ont vraiment bien joué le jeu en faisant vivre sur leur stand une expérience aux festivaliers, avec des animations très ludiques et accessibles. Une bonne façon de démocratiser l’événement qui pouvait être perçu au départ comme un rassemblement d’initiés ». Les principales stations iséroises étaient là : Les 2 Alpes, Chamrousse, les 7 Laux, Villard-de-Lans, Allevard pour venir à la rencontre de leur premier bassin de clientèles. « Pour nous, c’est important d’être présent car nous lançons la saison ici, à quelques jours de l’ouverture du glacier pour les vacances de la Toussaint, où les conditions de glisse seront excellentes. Nous avons amené avec nous la mini-rampe de la station ! », explique Helena Hospital, l’attachée de presse des 2Alpes. « Nous présentons aussi notre événement snowboard, Enjoy the Glacier, le rendez-vous dédié à la culture snowboard, avec test de matériels, musique, expos photos et projections des films primés ici ». Alors, bien sûr, les fanas de snowboard étaient au SGF. Mais on a aussi pu voir un public très familial, et pas forcément de la tribu, fréquenter assidûment les lieux pour découvrir le snowboard et sa culture, marquée par l’art urbain et l’effervescence musicale.
« C’est tout ce qu’il y a autour de la glisse qui met plaît dans le snowboard, le fun, la créativité, l’art, la musique, le partage de cultures », explique justement Marion Haerty, l’une des rideuses en vue présente sur l’événement. Originaire des Vosges, la rideuse de Chamrousse a fait le choix du snow à 10 ans, âge auquel elle est montée sur sa première planche. Première compétition à 14 ans et c’était partie. A 20 ans, elle est la snowrideuse qui monte parce que visiblement douée. Elle réalise notamment une figure tête en bas (rodeoback) que peu de filles font. Et pourquoi donc ? « Il faut quand même décrocher le cerveau pour la faire et ça bloque pas mal de filles », constate cette égérie de Rip Curl. C’est entre autres grâce à cette figure qu’elle maîtrise désormais, qu’elle a gagné le respect de ses pairs, notamment masculins, pas toujours très tendres avec le beau sexe, dès qu’on parle difficulté des figures… Cette saison, Marion va disputer des épreuves de coupe du monde, et tenter de se qualifier pour les JO de Sotchi en 2014 où le slope-style en snowboard, fait son entrée. La saison démarre dans le Colorado où elle part deux mois. Mais il n’y a pas que la compétition qui attire la jeune et jolie demoiselle. « J’adore faire des vidéos en backcountry (hors-piste) ou dans les parks et les poster sur Internet ». Une belle façon de travailler sa notoriété auprès du public et des sponsors.
Vice-championne du monde de freeride
Son aînée de six ans, Margot Rozies, a pour sa part laissé le freestyle pour se consacrer au freeride, version extrême. Avec succès puisque qu’elle est vice-championne du monde en titre de la discipline. Cette année, la rideuse de la Mongie, dans les Pyrénées, vise le titre suprême. « En freeride, faut pas trop donner, ce que j’ai fait à Verbier ; je sais ce que je dois faire cette saison », affirme la jeune femme qui fait aussi le bonheur de la production vidéo. Elle est l’une des rideuses de Lipstick Productions, team 100% filles, qui avait décroché l’an dernier le coup de cœur du jury du SGF et qui présentait une nouvelle vidéo Eurotic. Margot a plein de projets pour 2013, et notamment une websérie, pour promouvoir le snowboard féminin avec sa copine skieuse acrobatique Anaïs Caradeux. « On s’est baptisée les Machettes, en clin d’œil aux machos. On va travailler avec PVS Company à Chamonix ». Premier épisode de 5 mn en février. D’ici là, la rideuse star de Roxy ira dévaler les pentes des stations du Colorado avant de revenir de ce côté-ci de l’Atlantique pour rider jusqu’à plus soif ! A suivre donc…
Voyages, voyages…
Qu’est ce qu’on voyage dans le monde du snowboard ! Et dans des pays souvent exotiques : les crews rident sur les pentes des montagnes du Chili, d’Argentine, du Pérou, de l’Inde, du Pakistan ou encore du Kazakhstan… comme Morgan Le Faucheur et Sylvain Bourbousson, d’Almo Films, dernière-née des maisons de production du milieu, que le premier a créé avec Alban Jehlen. Morgan et Sylvain, accompagnés de Victor Daviet, y sont partis 15 jours la saison passée, rejoindre leur pote Lucas Marchand, directeur de la station de Shymbulack. Une destination grandiose pour la glisse où ils ont fait de super rencontres. C’est pourtant essentiellement ici, dans nos Alpes, qu’ils ont tourné une bonne partie des images de leur premier film, présenté au festival grenoblois. « Dans Mille Bornes, nous valorisons les stations françaises où on peut vraiment bien rider. Notre film est un mix de pratiques en snowboard, freeride, backcountry (hors-piste), park, mais il dévoile aussi les coulisses des images, avec la vie de groupe des riders en tournage, les joies comme les galères », explique le duo qui, aujourd’hui, après avoir fait pas mal de compét, s’épanouit dans la création vidéo. Mille Bornes sort ce mois-ci en DVD plus bonus avec le dernier numéro de notre confrère Snowsurf Magazine, puis sera disponible sur Internet et les réseaux sociaux, un mois plus tard.
Sophie Chanaron