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La montagne au bout de la rue



La ville de Grenoble permet à des jeunes entre 8 et 17 ans de découvrir l’alpinisme. Apothéose de l’opération Jeunes en montagne, née en 2003 : l’ascension d’un 4000 mètres. Des précisions avec Jean-Louis Mercadié, guide et chargé de la mission montagne qui, cette année, ambitionne, de faire gravir à ces apprentis alpinistes, le Grand Paradis.


Comment est née l’opération Jeunes en montagne ?
Jean-Louis Mercadié : Le projet a été imaginé en 2002, année internationale des montagnes, à partir du constat que si Grenoble jouissait d’une forte proximité avec la montagne, peu de jeunes des quartiers y avaient accès. Principalement parce qu’aucun organisme ou institution spécialisés ne disposaient de programme pour accueillir cette population. La ville se devait donc de combler cette carence pour permettre à ces jeunes de s’approprier eux aussi l’environnement montagnard où des valeurs comme l’engagement, le dépassement de soi, la cohésion, l’esprit d’équipe et de solidarité priment.


Le projet a donc pris forme l’année suivante ?
JLM : Effectivement, nous n’avons pas eu le temps de le mettre en place en 2002. Il a démarré en 2003, après une communication intense auprès des MJC des quartiers. Nous avons d’emblée rencontré une forte adhésion de la part des jeunes des quartiers. Une centaine d’enfants et adolescents ont ainsi pu partir à la découverte de la moyenne et de la haute montagne avec l’ambition, pour les plus motivés de gravir un 4000 mètres avant l’été, en l’occurrence cette année-là, le Dôme des Ecrins. Depuis, deux autres missions ont eu lieu, elles aussi avec beaucoup de succès avec des ascensions dans le massif du Mont-Blanc, la Dibona, le mont Aiguille, le refuge du Promontoire au pied de la face sud de la Meije.



 


Comment s’organise la préparation de ces apprentis alpinistes ?
JLM : Nous faisons de nombreuses excursions dans des domaines très variés pour qu’ils s’essayent à toutes les techniques que recouvre l’alpinisme. Cette année, nous avons démarré la préparation en février avec des sorties d’initiation à la cascade de glace à Lans-en-Vercors et des sorties raquettes, puis en mars avec de l’initiation à la randonnée à ski. Aux vacances de printemps et en mai, via ferrata et préparation aux sorties en haute montagne sont au programme. Au total, ils auront fait une cinquantaine de sorties.


Quel est le sommet visé cette année ?
JLM : Nous envisageons l’ascension du Grand Paradis. Elle s’effectuera sur trois jours que nous programmons début juin, à priori. De toute façon, elle se fera impérativement avant le démarrage de la coupe du monde de football, sinon, nous aurons beaucoup de défections !


 



Justement, vous avez montré à ces jeunes épris de football, qu’il y avait d’autres sports dans la région. Pensez-vous que certains vont poursuivre la pratique de la montagne, voire y trouver leur vocation ?
JLM : Nous avons orienté plusieurs jeunes souhaitant poursuivre leur expérience de la montagne vers des structures comme le CAF ou la FFME. Ils pourront y rencontrer d’autres professionnels et trouver les solutions pour continuer à vivre leur nouvelle passion. Quant à savoir si l’opération Jeunes en montagne peut susciter des vocations, la réponse est oui. L’un des jeunes ayant participé à l’une des missions passées veut faire de l’alpinisme son métier. Il a d’ailleurs intégré les troupes de montagne. Peut-être que d’autres suivront.


Propos recueillis par Sophie Chanaron

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