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« La Pyramide d’Oz est devenue très technique »

La quinzième édition de la Pyramide d’Oz, qui sert cette année de support aux championnats de France de ski-alpinisme, se déroule dimanche 16 janvier. Charles-André Zürcher, maire d’Oz-en-Oisans et ancien président de Montagnes de l’Oisans (le club organisateur de l’épreuve), fait le point sur l’évolution de l’épreuve au fil des ans et nous présente cette édition 2011.

Actumontagne.com : Comment est née la Pyramide d’Oz ?
Charles-André Zürcher : C’est l’ancien guide de haute-montagne et conseiller municipal Bernard Fabre – décédé dans une avalanche en 2001 – qui avait eu l’idée de créer cette épreuve. C’est certes un peu paradoxal pour une station de ski – qui vit grâce aux recettes des remontées mécaniques- de développer une course de ski-alpinisme qui promeut au contraire l’ascension des skieurs sans utiliser les remontées mécaniques. Mais c’est en même temps assez naturel pour Oz, puisqu’on a les plus hauts sommets de la chaîne des Rousses. Le pic de la Pyramide (3380 mètres) et le Pic Blanc (3330 mètres) se trouvent tous les deux sur le territoire de la commune d’Oz-en-Oisans.

Actumontagne.com : Le format de l’épreuve a bien évolué depuis la première édition…
Charles-André Zürcher : Oui, en effet. A l’origine, la course consistait en un aller-retour simple entre la station d’Oz et le Pic de la Pyramide. Les capacités physiques et notamment l’endurance étaient donc des qualités primordiales pour espérer s’imposer. Aujourd’hui, le dénivelé global est à peu près le même (2000 mètres de dénivelé positif pour le parcours principal), mais la course alterne montées et descentes. Il y a aussi davantage de manipulations : mettre les peaux, les enlever, chausser les crampons pour certains passages à la montée, etc. La Pyramide d’Oz est devenue une épreuve très technique.

Actumontagne.com : Quelles évolutions avez-vous constaté chez les coureurs en quinze ans ?
Charles-André Zürcher : Ils ont énormément progressé en vitesse de montée. On a gagné environ 400 mètres par heure par rapport à il y a quinze ans, pour des rythmes d’environ 1200 mètres de dénivelé par heure aujourd’hui pour les meilleurs. L’évolution du matériel y est bien sûr pour quelque chose, puisque le poids a été réduit de moitié. L’ensemble skis-chaussures-fixations fait aujourd’hui à peine trois kilos. L’entraînement a aussi évolué, avec une place beaucoup plus importante accordée aux manipulations techniques (peautage, dépeautage,etc). Il y a deux ans, lors de la coupe du monde, je me souviens qu’une équipe polonaise avait passé les trois quarts de son entraînement de deux heures sur ces manipulations, parce que les courses peuvent aujourd’hui se gagner ou se perdre là-dessus.

Actumontagne.com : Le parcours va-t-il être modifié du fait que la course sert cette année de support aux championnats de France ?
Charles-André Zürcher : Non. On garde a priori le même parcours (épaule de la Fare, refuge de la Fare, dôme des Petites Rousses, redescente par les Perrins,etc), si les conditions le permettent. Normalement, on valide l’itinéraire deux jours avant la course, mais lors de certaines éditions, il nous est arrivés de devoir changer le tracé la veille de l’épreuve, voire à cinq heures du matin le jour de la course. La sécurité des concurrents passe bien sûr avant toute autre considération. Nous avons une équipe de huit guides qui travaillent sur le terrain, en collaboration avec le PGHM, la CRS des Alpes et le service de sécurité de la Sata (l’exploitant de l’Alpe d’Huez Grand Domaine, auquel appartient la station d’Oz,ndlr). En plus de ces guides, nous avons environ une centaine de bénévoles qui travaillent sur la Pyramide d’Oz.

Propos recueillis par Martin Léger

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