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L’aventurier Charles Hedrich veut changer l’image de l’Afghanistan

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L’homme aux multiples aventures et exploits sportifs autour du monde -tour du monde à la voile en solitaire et sans escale, record de l’Atlantique à la rame, expéditions en Antarctique – qui réside une partie de l’année près de Saint-Gervais-Mont-Blanc, s’est lancé un nouveau défi : permettre à Nadjib Sirat, un réfugié politique afghan, installé à Grenoble depuis dix ans, de devenir l’Afghan le plus haut du monde, en gravissant l’Everest. Une façon d’évoquer autrement le pays de son ami que par le prisme de la guerre et du terrorisme. Mais avant de s’attaquer au toit du monde, les deux hommes vont entreprendre, début mai, l’ascension du Cho Oyu, 6e sommet de la planète. Rencontre avant leur départ pour le Népal.

C’est à Fontaine, près de Grenoble, dans le hall d’accueil de la société Portalp France, que Charles Hedrich nous a donné rendez-vous. En bon communiquant, il a organisé une petite soirée événementielle chez l’un de ses partenaires, pour présenter les prochaines expéditions auxquelles il va participer personnellement, ou que son association, Respectons la Terre, soutient. Comme toujours avec cet ancien chasseur de tête reconverti en aventurier multisports depuis 2003, les projets relèvent forcément de l’inédit et de l’original ! Ainsi, Charles Hedrich va retourner une seconde fois à l’Everest pour permettre à Nadjib Sirat, de devenir le premier Afghan à escalader le Toit du monde et faire parler autrement de l’Afghanistan dans le monde. "En Afghanistan, il y a des montagnes magnifiques, aussi belles qu’au Tibet, au Cachemire ou au Népal mais on n’en parle jamais en Occident, où l’on ne retient que l’image d’un pays en guerre et dans la misère", regrette Nadjib Sirat, grenoblois d’adoption depuis qu’il a dû fuir son pays en 1999, à l’âge de 18 ans. "Mais être l’Afghan le plus haut du monde, n’est pas un défi destiné à ma gloire personnelle", tient à préciser celui qui est devenu fin 2009, le président de la toute nouvelle fédération afghane d’alpinisme. Pour lui, ce challenge est un moyen d’encourager le développement du tourisme dans son pays, afin de générer d’autres revenus que ceux, bien connus, de l’opium.
Comme son mentor Charles Hedrich, qui n’avait jamais fait de moto avant de se lancer dans le Paris-Dakar ou du bâteau à la rame avant de s’attaquer au record de la traversée de l’Atlantique à la rame, le franco-afghan est, à la base, un néophyte en matière d’alpinisme. "J’ai découvert l’escalade et l’alpinisme en m’installant à Grenoble. Avant pour moi, la montagne, c’était synonyme de souffrance, de froid, de danger car zone de refuge privilégiée des Talibans et parsemée de mines".
Aux côtés de Charles Hedrich, qui dans l’opération, a incontestablement retrouvé son âme de chef d’entreprise, il s’est longuement entraîné à Chamonix. Il a bien évidemment gravi le mont Blanc l’été dernier. Ce mois d’avril, le duo franco-afghan part au Népal pour grimper, début mai, au Cho Oyu, 6e sommet de la planète, qui pointe à 8201 m. Une ascension en forme de galop d’essai avant de conquérir en septembre, l’Everest, le Graal de tout alpiniste où Nadjib rêve de planter le drapeau de l’Afghanistan.

Sophie Chanaron

Photo : de gauche à droite : Nadjib Sirat, Bernard Muller, guide de haute montagne, en charge de la logistique de l’expédition, Marc Rosaz, sportif aventurier soutenu par Respectons la Terre, qui va partir effectuer un tour du monde en vélo en escaladant sur son chemin les sommets culminants de chaque pays traversé, et Charles Hedrich, aventurier qui n’a pas perdu son âme d’entrepreneur.

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