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Le Comité de ski de Savoie prépare les champions de demain

Avec ses 84 clubs et ses 33 200 licenciés, le Comité de ski de Savoie est un maillon essentiel dans la machine à fabriquer des skieurs français de haut-niveau. A la veille des JO de Vancouver, nombre de nos chances de médailles sont issues de ses rangs, comme Julien Lizeroux et Ingrid Jacquemod en ski alpin, Kevin Rolland en ski freestyle ou encore Mathieu Bozetto en snowboard. Rencontre avec le trio qui dirige le comité, Christelle Bonnin-Arnould, la directrice, Maurice Tronel, le président et Bernard Flammier, le directeur sportif.

actumontagne.com :Tout d’abord, présentez-nous le Comité de ski de Savoie :
Christelle Bonnin-Arnould : Le Comité de ski de Savoie, association de loi 1901, est une structure charnière entre les 84 clubs de sports savoyards et la Fédération Française de ski. Ces clubs représentent quelque 33 200 licenciés, parmi lesquels plus de 9600 sont des compétiteurs et des dirigeants sportifs. Relais de la FFS, le comité est chargé de développer la pratique du ski en Savoie, tant en loisir qu’en compétition. Il joue donc un rôle fondamental dans la détection des talents au sein des clubs de sports, et de leur formation sportive. Il leur permet ainsi d’intégrer les sections sportives scolaires des six collèges supports, et pour les plus prometteurs d’entre eux, d’accéder, au sortir de la 3e, aux groupes d’entraînement du comité du Comité de ski de Savoie, afin d’intégrer le pôle Espoir ou le Pôle France, véritable antichambre du ski de haut niveau et de l’équipe de France.

actumontagne.com : Cette année, combien de jeunes compétiteurs pourraient prétendre rejoindre ces groupes d’entraînement du Comité de ski de Savoie ?
Bernard Flammier
: Toutes disciplines confondues (alpin, nordique, ski freestyle, snowboard, télémark), 356 jeunes sont inscrits dans les six collèges savoyards ayant une section sportive et pourront être sélectionnés dans les années à venir. Cette année, 85 lycéens, âgés de 15 à 20 ans, font partie des groupes d’entraînement du comité. Nous leur assurons une formation sportive spécifique avec un encadrement composé de 16 entraîneurs.

actumontagne.com : En quoi consiste cette formation ?
Bernard Flammier
: Elle est basée sur une préparation physique adaptée, 60 jours d’entraînement spécifique neige, des stages d’entraînement en été et à l’automne –l’été dernier, par exemple, en alpin, les filles sont allées s’entraîner dans l’hémisphère sud, à Ushuaia pendant que les garçons étaient en Norvège -, sans oublier le suivi des compétitions durant la période hivernale. Ces athlètes talentueux et prometteurs bénéficient également d’une formation scolaire aménagée dans un établissement support, et d’un suivi médical.

actumontagne.com : Quel est le coût par athlète d’une telle formation et comment le comité la finance-t-il ?
Christelle Bonnin-Arnould : Il faut compter 12 000 € par an pour un compétiteur alpin, le coût le plus élevé parmi nos cinq disciplines. Les parents ou les clubs participent à hauteur de 20%, le reste est à la charge du comité, dont le budget annuel global avoisine les 2,5 millions d’euros. Plus de 40% de ce montant provient d’une partie des recettes de la vente du Carré Neige, assurance de ski à la journée. Inventé par le Comité de ski de Savoie en 1991 qui a déposé la marque, le Carré Neige est aujourd’hui vendu par l’ensemble des remontées mécaniques des stations savoyardes. Le Conseil général de Savoie est également l’un de nos plus importants contributeurs, parmi lesquels figurent aussi des partenaires privés.

actumontagne.com : Fin 2009, vous avez signé, avec vos homologues du Comité de ski du Mont-Blanc, un accord de partenariat avec Savoie Mont-Blanc Tourisme, l’association chargée de la promotion touristique des deux départements savoyards.  Que vous apporte-t-il ?
Maurice Tronel
: Des moyens supplémentaires pour l’accompagnement de nos jeunes vers le haut niveau. En échange, nos coureurs vont porter sur leur bonnet, les couleurs de la destination touristique Savoie Mont Blanc. Au-delà des aspects financiers, ce partenariat permet à nos deux comités, de se rapprocher, de travailler encore mieux ensemble pour continuer à fournir les champions français de demain.

actumontagne.com : Vous prônez beaucoup le rapprochement, les échanges entre les équipes, entre les entraîneurs des différentes disciplines…
Bernard Flammier
: Oui, il y a des synergies évidentes entre les disciplines. Les différentes glisses ne sont plus cloisonnées comme elles pouvaient l’être avant ! Nous faisons en sorte que les entraîneurs se retrouvent pour mieux se comprendre, et apprendre de chacun. Les fondeurs s’entraînent régulièrement avec les biathlètes. Il y a des points communs entre le ski freestyle  et le snowboard. Quelle que soit notre glisse, nous œuvrons tous à promouvoir la culture neige.

actumontagne.com : Justement, depuis 2006, le comité accueille une commission snowboard dont il espère bien relancer sa pratique et former des champions. Vous avez notamment créé le Savoie Snowboard Tour qui prend encore plus d’ampleur cette saison ?
Bernard Flammier
: Effectivement, depuis la saison 2005-2006, la commission snowboard a décidé de monter un circuit régional de compétition, le Savoie Snowboard Tour. Il se dispute cette année en neuf étapes, avec comme ambition de redynamiser la pratique du snowboard et de détecter les champions de demain.

actumontagne.com : Quels projets tiennent à cœur le comité ?
Maurice Tronel
: Le projet d’installation d’un tremplin d’initiation au saut à ski dans la station du Savoie Grand Revard. C’est un outil indispensable pour promouvoir cette discipline auprès des jeunes, et notamment ceux qui pratiquent le ski de vitesse, pour les sensations et les émotions qu’elle procure. Elle développe aussi la prise de risque.  Nous sommes bien évidemment de fervents supporters de la candidature d’Annecy aux JO de 2018 ! Enfin, le centre de ski de haut niveau, qui doit voir le jour à Bourg-Saint-Maurice, est un autre projet très attendu. Il devrait accueillir les meilleurs cadets et juniors. Nous souhaitons que les athlètes soient au centre du dispositif et qu’il y ait davantage de souplesse entre scolarité et pratique du ski. Nous suivons de près le travail en amont qui préfigure sa création.

actumontagne.com : Enfin, du côté de la pratique loisir, quelle est l’action du comité ?
Maurice Tronel : Nous essayons de soutenir les clubs citadins essentiellement basés dans le bassin chambérien, Albertville et Saint-jean-de Maurienne. Ils représentent plus de 1200 jeunes, encadrés par une centaine de bénévoles ; dans le cadre de notre convention avec le Conseil général, nous menons diverses actions auprès de cette cible. Une fois par an, nous regroupons les benjamins de nos douze clubs citadins aux Saisies pour une journée d’initiation aux disciplines olympiques. Cette année, elle a lieu le 30 janvier.

Propos recueillis par Sophie Chanaron

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