© Claire Simiand

Le souffle de la Chartreuse au coeur du Haut-Atlas

Né au Maroc, Saïd Marghadi, accompagnateur en moyenne montagne berbère, a choisi Chapareillan comme camp de base. Depuis cette commune du Parc naturel régional de Chartreuse, il continue à promouvoir des actions pour la population marocaine vivant dans les montagnes. Comme les Rencontres photographiques berbères, en collaboration avec les Ateliers Reza, la fondation de l’illustre photoreporter.

Quand Saïd Marghadi a décidé de s’installer au pied du Parc naturel régional de Chartreuse, c’est un peu comme s’il avait décidé de descendre du Mgoun pour rejoindre le Mont Granier. Un peu plus de 2000 mètres de dénivelé plus bas, c’est grâce à des projets plein la tête que cet accompagnateur en montagne continue à vibrer entre les deux cultures.

Après avoir encadré des groupes en Afrique et au Moyen-Orient pendant plusieurs années, il mène depuis Chapareillan des projets de développement social et culturel en faveur des habitants de la région montagneuse des Aït Bougmez.

Parmi ces programmes, les Rencontres photographiques berbères, dont la deuxième édition s’est déroulée du 17 au 21 septembre dernier.

Saïd  ©JC Monnier

Le regard des enfants sur leur environnement

Grâce à l’association L’arbre du voyageur, à l’initiative de ces Rencontres, dix élèves du pensionnat du collège de Tabant, village principal de la vallée des Aït Bougmez, ont pu ainsi participer à ce rendez-vous, placé sous le regard de Reza. Célèbre pour ses clichés tirés des conflits armés, le photojournaliste originaire d’Iran, est un témoin du monde contemporain, de ses dérives et de la beauté survivante à l’atrocité. C’est aussi un homme engagé, qui souhaite sensibiliser et former les jeunes et les femmes au service d’un monde meilleur, via la photo. « Rien de plus évident alors que de se tourner vers les collégiens de Tabant pour qu’ils posent un regard neuf sur leur environnement», explique Saïd Marghadi.

Les collégiens avec Saïd (à droite) et le photoreporter Reza (écharpe) ©Julia Blagny

Grâce au matériel offert par Reza et à partir de leur quotidien, les apprentis photographes saisissent avec leur perception le monde qui les entoure. Un monde souvent fait de poussières, de longues routes pour aller à l’école, de dortoirs simplissimes, de neige toujours trop précoce dans ces massifs montagneux. Un monde fait de sourires, de simplicité, d’entraide et d’envie d’apprendre. Et dans le viseur, tout peut prendre un autre relief, une nouvelle écriture.

Pendant que ces collégiens apprennent à voir le monde autrement, d’autres ont la joie de découvrir des livres dans la bibliothèque toute neuve de leur pensionnat, et d’autres encore visiteront bientôt le premier éco-musée de la région. Et tout cela, dessiné par un seul homme, à quelques milliers de kilomètres de là.

Claire Simiand

 

 

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