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Matteï, le plus montagnard des humoristes à l’Olympia

Ce grand gaillard a déjà foulé les planches parisiennes. Il a même poussé jusqu’à Cuba, Dubaï ou Koweït city la chansonnette empruntée avec grand art à Brel, Cloclo, Gainsbourg ou Aznavour… Mais venir taquiner le Parisien, le Savoyard ou le Corse à l’Olympia, jamais !

Lorsqu’ il monte sur scène légèrement courbé, large chapeau noir vissé sur la tête et lunettes rondes sur le nez, le doute n’est plus permis. Jean-Michel Matteï appartient à la lignée des grands imitateurs humoristes. Le Marc Veyrat qu’il ose égratigner est plus vrai que nature, et le texte bien enlevé. « Marco ? C’est devenu un ami. On est né tous les deux un 8 mai ! » sourit le plus montagnard des humoristes, un grand gaillard franco-suisse, d’origine corse. Lorsque le triple étoilé l’invite à jouer son sketch du Savoyard dans son célèbre restaurant, il relève sans sourciller le pari. « Marco, ravi, m’a même donné son chapeau » glisse Jean-Michel Matteï, encore touché du geste. De là à brocarder aussi Veyrat, il n’y a qu’un pas, franchi avec succès. Sa recette ? Observer. Les attitudes, les intonations, les expressions. Et accommoder l’ensemble de bons mots, voire de chansons détournées. « L’humour, ce n’est jamais de la méchanceté gratuite. C’est de l’observation. Je me nourris de ce que je vois, de ce que l’on me raconte » confirme l’humoriste. Il avoue d’ailleurs avoir distillé quelques bons mots entendus par son frère Jean-Louis, ancien directeur d’office de tourisme en station (à Courchevel, Tignes, l’Alpe d’Huez…), dans son incontournable sketch du moniteur. Parisiens et Savoyards en prennent pour leur grade.

En bon humoriste, il accentue évidemment le trait. Mais derrière les « Vin diou, fais y péter ou demandes-y » bien savoyards, son regard interrogatif mais bienveillant de p’tit gars débarquant à onze ans dans la région, est toujours là. On parlait drôlement bizarre dans ce pays ! Mais l’enfant ne juge pas. Il rit et aime faire rire. En famille, en classe… Porté par une culture du rire familiale « très corse », il imite tout jeune Clolo ou Adamo, s’exerce avec les siens mais n’en fera son métier qu’à la quarantaine. «J’ai eu la malchance d’exercer un métier qui me plaisait : psychomotricien» avoue l’humoriste, qui s’est depuis largement rattrapé ! « Avant j’avais un métier ; maintenant je joue. Et lorsque je monte aujourd’hui sur scène, j’suis chez moi. Dès les premiers rires, c’est comme si j’étais avec les miens. Dans mon salon ! ». Le 3 mars prochain, son salon sera sacrément grand ! Mais pour l’Olympia (1), il concocte quelques surprises sur des airs de Brel ou d’Yves Montant. A Paris…

Nathalie Ruffier

(1) « J’ai tout à déclarer », 3 mars 2013, 17h

 

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