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Megève ou la culture de la gagne

A Megève, le ski de compétition est inscrit dans les gènes. D’Emile Allais à Stéphane Tissot, plusieurs générations de champions mégevans ont porté et portent encore les couleurs de l’équipe de France. Chic oui, mais sportive, Megève !


 

Un cachet incomparable, des hôtels de charme, des tables réputées, des boutiques de luxe, l’art de vivre français porté au sommet, voilà aujourd’hui ce qu’évoque le plus souvent Megève. Une image qui colle bien à la cité haut-savoyarde mais un portrait incomplet puisqu’il occulte sa vocation sportive qui remonte aux années 20, lorsque la baronne Noémie de Rothschild décida de faire de ce lieu de villégiature à la mode l’une des premières stations de ski françaises. « Et encore aujourd’hui, la clientèle vient chez nous d’abord pour skier ! », rappelle Marithé Crozet, directrice adjointe de Megève Tourisme. A l’heure des domaines reliés aux mensurations impressionnantes, Megève fait figure de petit poucet. Mais elle reste l’une des stations de ski françaises phares. Surtout, rares sont ses comparses interconnectées qui peuvent se targuer comme elle, d’être une telle terre de champions. Et pour cause, à Megève, on cultive le goût de la gagne !
Depuis les années 30, les Mégevans intègrent en effet régulièrement les rangs des équipes de France de ski. Citons d’abord les grandes figures. La plus ancienne et la plus vénérée de toutes, Emile Allais, bien sûr, médaillé de bronze aux jeux olympiques de Garmish en 1936, triple champion du monde de ski alpin en 1937, champion du monde en 1938. Autres étoiles du cirque blanc, les frères Duvillard. Adrien senior dans les années 60, vainqueur à Kitzbühel et au Kandahar en 1960, 4e aux JO de Squaw Valley la même année. A la fin des années 60 et début 70, c’est son frère Henri, qui prend le relais. Il est l’un des premiers skieurs complets au monde en mesure de s’illustrer dans toutes les disciplines. Il ramène six victoires en coupe du monde et de nombreux podiums. Vingt ans plus tard, c’est au tour d’Adrien Duvillard junior et de Nicolas Burtin de saisir le flambeau et de porter les couleurs de Megève au sein de l’équipe de France de descente. Ils remporteront tout deux, à cinq ans d’intervalle, en 1993 et 1998, la descente de coupe du monde de Kvijtfell en Norvège. En 2002, un autre enfant du pays, Richard Gay, fait la une de l’actualité sportive, cette fois en ski de bosses, en décrochant la médaille de bronze aux JO de Salt Lake City. L’année suivante, Valentine Scuotto gagne la coupe du monde de skiercross, discipline montante. Aujourd’hui, c’est Stéphane Tissot qui écrit une nouvelle page du ski de haut niveau. En 2006, le slalomeur de Megève finit à la 6e place du classement mondial. Blessé la saison passée, il revient en force cet hiver et devrait porter haut les couleurs de la France et de son village aux championnats du monde de Val d’Isère. Et la relève est déjà là. Ils sont une dizaine du club des sports de Megève à être en équipe de France ou à sa porte en ski alpin, biathlon, ski freestyle ou ski de fond handisport. Bref, la filiation continue ! Cet hiver, en skiant sur les pentes de Megève, vous croiserez sûrement un futur grand de la glisse. Haut comme trois pommes pour l’instant, mais déterminé à partir à son tour à l’assaut des podiums.
Sophie Chanaron
photo de une (agence Zoom) : Stéphane Tissot, l’un des espoirs tricolores du slalom

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