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Ophélie, plus Goliath que David

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A 33 ans, la skieuse de l’Alpe d’Huez, Ophélie David, reine incontestée du skicross, participera cet hiver à Vancouver à ses deuxièmes jeux olympiques, après ceux de… Lillehammer en 1994, disputés sous les couleurs de la Hongrie en ski alpin ! Avant ce rendez-vous crucial, elle sera aux Contamines et dans sa station, pour participer à la coupe du monde de skicross 2010, respectivement les 9 et 13 janvier.

Ophélie David est vraiment une athlète hors-normes. Son palmarès suffit à en faire la grandissime favorite des jeux olympiques de Vancouver, où le skicross est présent pour la première fois : six fois lauréate de la coupe du monde de skicross (de 2004 à 2009 inclus, avec 23 podiums dont 14 victoires en 31 courses disputées !), trois médailles d’or aux X-Games (2007, 2008 et 2009) et un titre de championne du monde en 2007.
Avec sept victoires en douze courses (et deux globes : celui du skicross et celui du classement général de la coupe du monde de freestyle), l’hiver 2009 a encore été exceptionnel. Pas aux yeux de la championne de l’Alpe d’Huez : « J’avais coché trois courses – les X-Games, les championnats du monde et l’étape de coupe du monde de Cypress, sur la piste des JO – et au final, je n’en gagne qu’une, les X-Games. De plus, j’ai fini la saison vraiment rincée nerveusement. »
N’allez pas chercher derrière cette déclaration de la fausse modestie, mais plutôt la conséquence logique d’années de domination sans partage : « Quand tu es tout devant, tu n’as personne à aller détrôner. C’est pour ça que je me dois d’être intransigeante avec moi-même », explique Ophélie.

Une âme d’enfant

Le 23 février prochain, lors des jeux olympiques, la leader de l’équipe de France de skicross devra affronter une piste sur laquelle elle avait lourdement chuté l’hiver dernier, lors d’une étape de coupe du monde. Mais au lieu de l’inhiber, cette perspective la transcende : « J’ai une complicité revancharde avec cette piste, qu’il faut vraiment agresser en permanence. Je sais que ce ne sera pas simple, mais j’aime cette idée d’aller éventuellement vaincre sur ce tracé qui m’a résisté par le passé ».
Il faut dire que ce challenge correspond complètement au caractère joueur d’Ophélie, au sens premier du terme. C’est d’ailleurs avec cet état d’esprit que la championne de l’Alpe d’Huez compte aborder les Jeux de Vancouver : « Il sera évidemment impossible de faire abstraction du contexte, de l’effervescence médiatique autour de la course. Mais pour réussir, il faudra rester des enfants qui jouent, sans penser aux conséquences », affirme celle qui avait couru le slalom et le combiné des JO de 1994, sous les couleurs de la Hongrie, le pays de son père.

Martin Léger

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