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Pierre Durand, parrain du Jumping de Megève

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Pendant cinq jours, fin juillet, Megève a porté haut les couleurs du saut d’obstacles, avec son premier jumping comptant pour le classement mondial des cavaliers. Un coup d’essai très réussi qui promet un bel avenir à cet événement, parrainé par l’ancien champion olympique et président de l’INSEP*, Pierre Durand, caution internationale du concours. Retour sur la genèse du Jumping de Megève avec le cavalier bordelais, bientôt figure de cinéma. En effet, en 2012, sortira sur les écrans, Jappeloup, un film qui raconte la carrière du crack bai brun avec lequel il a décroché l’or à Séoul en 1988.

actumontagne : Comment vous êtes vous retrouvé parrain du CSI*** de Megève ?
Pierre Durand : Il y a un an à la même époque, j’étais au concours de saut d’obstacles (CSO) de Verbier, organisé par mon ami Michel Darioly, organisateur du concours, mais aussi de ceux de Sion et de Crans-Montana, figure du monde équestre helvétique. Il m’a fait rencontrer Pascaline Freiher-Scharapan et Frédéric Muffat avec qui il souhaitait organiser à Megève un concours de saut d’obstacles international (CSI). J’ai trouvé l’idée d’organiser un jumping en montagne très pertinente : il y fait moins chaud l’été, c’est donc moins éprouvant pour les chevaux et leurs cavaliers. Par ailleurs, Megève, où je suis venu voir le polo en janvier dernier pour me rendre compte du site, est une destination dont l’image prestigieuse colle parfaitement avec celle du saut d’obstacle international. J’ai donc décidé de m’impliquer pour que le projet aboutisse et séduise les instances internationales, comme les meilleurs cavaliers du circuit.

actumontagne : Grâce à vous, le jumping de Megève a pu bénéficier de très bonnes compétences du circuit, comme le chef de piste Frédéric Cottier, attirer un beau plateau de cavaliers, et notamment Michel Robert, l’un des meilleurs cavaliers tricolores ou encore le groupe Edmond de Rothschild ?
Pierre Durand : Frédéric Cottier, champion du monde de CSO par équipe en 1982, est un ami. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs chefs de piste du circuit et je lui confie la piste de tous les concours que j’organise. Le chef de piste a un rôle déterminant dans un concours. C’est lui qui crédibilise une épreuve auprès des pilotes qui peuvent boycotter un concours s’ils estiment que le chef de piste n’est pas bon. Je crois que les grands pilotes présents ici, comme Michel Robert, membre de l’équipe de France ou le cavalier colombien René Lopez, ont été rassurés par la présence de Frédéric. Des pros aux commandes et un beau plateau ont convaincu aussi le groupe Rothschild, très présent à Megève, et impliqué dans la voile et le golf mais pas dans l’équitation, de devenir le sponsor majeur de l’événement.

actumontatgne : D’autres concours internationaux avaient lieu en même temps que le jumping de Megève, privant peut-être celui-ci de la présence des cavaliers du top 20. Les dates –27-31 juillet – étaient-elles bonnes ?
Pierre Durand : Oui, le calendrier est bon. Megève a eu le meilleur plateau qui soit pour un concours trois étoiles qui ne peut pas rivaliser avec les cinq étoiles, mieux dotés et attirant forcément les plus grands pilotes. CSI trois étoiles, le jumping de Megève cible les cavaliers du circuit en progression ou les cavaliers de l’élite (CSI*****) qui font faire leurs armes à leurs plus jeunes chevaux. C’est un très bon créneau.

actumontagne : Deux semaines avant, La Clusaz a elle aussi organisé un CSI**, pour la 2e année consécutive. Deux concours dans les Alpes, si proches, est-ce opportun ?
Pierre Durand : C’est très bien pour le sport. Je pense même qu’il faudrait que les deux concours soient à une semaine d’intervalle. Pourquoi ? Pour jouer la synergie et faire en sorte que les cavaliers viennent pour faire une tournée et restent sur place. Les deux concours pourraient ainsi avoir encore un meilleur plateau. Si j’ai un conseil à donner aux organisateurs, ce serait même de créer un trophée entre les deux concours pour donner encore plus de notoriété à ces rendez-vous équestres alpins.

Vous avez une actualité importante. Ce jumping de Megève, et puis ce film de cinéma dont tous les cavaliers parlent, Jappeloup, du nom de votre fameux cheval, qui devrait sortir courant 2012, avec Guillaume Canet dans votre rôle. C’est vous qui êtes à l’origine de ce futur long-métrage ?
Pierre Durand : Pas du tout ! Je n’ai pas cette vanité-là ! Jappeloup de Luze est un cheval qui a marqué les esprits bien au-delà des cercles hippiques. L’idée vient d’un producteur et remonte à 1997. Il m’avait contacté en me disant que j’avais écrit un scénario parfait** et qu’un jour il en ferait un film. Je n’ai plus eu de nouvelles jusqu’en 2007 et à la rentrée, pendant quatre mois, je vais suivre le tournage du film dont j’ai un droit de regard. C’est l’occasion de replonger dans des choses dont j’ai une lecture bien différente aujourd’hui. Une démarche étrange, quelque peu perturbante. J’éprouve des sentiments à la fois d’inquiétude –comment mon personnage va être retranscrit par exemple- et d’excitation : casting magnifique, Guillaume Canet, Marina Hands, Jean Rochefort… et découverte d’un nouvel univers, celui du cinéma.  
Propos recueillis par Sophie Chanaron

*Institut national du sport, de l’expertise et de la performance
** un cheval sans grandes origines, fantaisiste et de petite taille –moins d’un mètre soixante – acheté sans grande conviction par Pierre Durand et qui devient le plus grand crack de son époque.

Le 1er jumping de Megève très convainquant

En dépit d’une météo très moyenne, la première édition du Jumping international de Megève a été à la hauteur des attentes des organisateurs. Le public est venu en nombre, assister à la vingtaine d’épreuves réunissant de nombreux cavaliers internationaux dont la guest-star Michel Robert, en selle sur des chevaux en devenir et accompagné de plusieurs cavaliers qu’il coache. De la belle équitation sur la piste où le cavalier américain Richard Neal a raflé le Grand Prix, mais aussi des animations. Diverses et variées, selon le souhait de Michel Darioly pour faire de ce concours non seulement un rendez-vous sportif de haut niveau, mais aussi une fête grand public, où tout le monde a sa place, le pilote chevronné comme le néophyte en vacances à Megève. Parmi les temps forts, les fameux shows des horsemen, ces hommes-chevaux qui ont apporté, avec leur ton décalé et leurs facéties, un vent de fraîcheur et une vraie chaleur dans l’univers sérieux et très chic du saut d’obstacles de haut niveau. Beaucoup d’humour dans ce qui relève du divertissement, mais aussi du talent. Essayez de sauter, pied-nu, une barre à un 1,50 m du sol en imitant le galop du cheval, et bien ce n’est pas donné à tout le monde ! « Le record est à 1,85 m », précise Evan Levret, ancien cavalier amateur, avocat dans la vie, et qui s’est découvert une passion pour cette activité artistique, qui le conduit lui et ses comparses, aux quatre coins de la planète pour pimenter les rendez-vous équestres.

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